Choix des paramètres

Nous avons finalement choisi d’employer à la fois le NR et le NMI comme le préconisent F. Poplin (1976), D. K. Grayson (1984) ou R. G. Klein et K. Cruz-Uribe (1984). Ce ne sont que des estimations de certaines caractéristiques de l’assemblage fossile (Ringrose, 1993), mais ils représentent en cela des informations essentielles et complémentaires. Le NMI correspond dans notre étude au NMI de fréquence. Pour certaines espèces au dimorphisme sexuel très prononcé, telles que les outardes, le NMI est calculé séparément pour chaque catégorie. La méthode de la pesée n’est pas une pratique courante pour les restes d’oiseaux et n’a pas été adoptée ici.

L’utilisation du NR et du NMI n’a pas le même sens pour un site préhistorique en grotte où les occupations sont en général intermittentes et de courte durée, et les sites de grande taille habités pendant une ou plusieurs générations, où les restes proviennent de dépôts secondaires voire tertiaires (Meadow, 1980). Les sites néolithiques étudiés font partie de cette dernière catégorie, à l’exception peut-être de Qdeir 1 dans la cuvette d’El Kowm, et il est clair que la quantité des ossements recueillis ne constitue qu’une infime partie de l’ensemble des ressources aviaires qui ont servi de nourriture à ces communautés. Les proportions taxinomiques que nous observons à partir du NR ou du NMI demeurent de toute façon des estimations imparfaites de la composition de l’assemblage potentiel, et il ne nous semble pas que la prise en compte des fluctuations statistiques d’échantillonnage des pourcentages (cf. Schwartz, 1993) puisse servir réellement à corriger ces estimations. Tous les résultats obtenus sur l’exploitation économique des oiseaux s’appuient donc sur ces dernières. Les divergences qui apparaissent inévitablement entre les deux séries de pourcentages (l’une sur le NR, l’autre sur le NMI) permettent seulement de fixer les limites qu’il convient de garder au moment de leur interprétation.