Format de l’oiseau

La quantité de nourriture obtenue à l’occasion d’une chasse dépend à la fois du nombre de spécimens abattus et de leur masse corporelle (poids). Le chasseur en quête d’une certaine rentabilité peut préférer, selon les techniques employées, s’orienter sur des espèces de grande taille ou se rabattre sur des espèces plus petites susceptibles d’être facilement capturées en grand nombre. Le format de l’oiseau s’avère donc une variable importante puisqu’il peut constituer un critère de choix pour l’acquisition des ressources.

Cette variable est parfois utilisée en archéozoologie pour mesurer l’importance économique des différents taxons identifiés, notamment en pondérant le NR ou le NMI à l’aide du poids global moyen de l’animal ou de son poids de viande. Ainsi, cette méthode est appliquée par sur l’avifaune du site sultanien de Netiv Hagdud (Tchernov, 1994). Les cailles, par exemple, sont prédominantes parmi les phasianidés d’après le NMI et le NR (entre 83 et 84 %). Tchernov montre que cette surabondance est toute relative puisque suivant le calcul pondéré basé sur le NMI, ces oiseaux ne représenteraient que la moitié du poids cumulé des phasianidés (3,4 sur 6,145 kg).

Nous sommes toutefois assez réticent par rapport à l’usage d’un tel procédé pour les oiseaux. A l’exception de certaines espèces comme les cygnes, l’outarde, la grue ou les vautours, les oiseaux du Proche-Orient dépassent rarement 3 kg. Cela devient donc délicat de vouloir en préciser la biomasse utilisable en termes de rentabilité dans des contextes culturels où le gros gibier, tel que les équidés (175 kg environ) ou l’aurochs (400 kg environ), était également exploité.

La méthode adoptée ici est assez similaire mais vise uniquement à mettre en évidence le format général qui prédomine dans les assemblages aviaires : les oiseaux les plus souvent chassés étaient-ils plutôt de petite, moyenne ou grande taille ? Pour cela, nous avons établi sept catégories distinctes basées sur le poids moyen de l’oiseau (d’après Cramp et Simmons, 1977, 1980, 1983 ; Cramp, 1985). Ces catégories, illustrée d’un exemple parmi d’autres, sont les suivantes dans l’ordre croissant :

  • A : < 250 g - la caille (Coturnix coturnix).
  • B : 250-500 g - la sarcelle d’hiver (Anas crecca).
  • C : 500-750 g - la perdrix choukar (Alectoris chukar).
  • D : 750-1000 g - la buse variable (Buteo buteo).
  • E : 1000-2500 g - le canard colvert (Anas platyrhynchos).
  • F : 2500-5000 g - l’oie cendrée (Anser anser).
  • G : > 5000 g - la grue cendrée (Grus grus).

Concernant les espèces à fort dimorphisme sexuel, seule la valeur intermédiaire entre le poids moyen des mâles et celui des femelles est retenue. On trouvera la liste des attributions spécifiques dans le tableau synthétique 3.2.