3.4.5 Ordre des Galliformes

3.4.5.1 Famille des phasianidés (perdrix, caille)

Dans le nord et le centre de la Syrie, quatre espèces sauvages de phasianidés sont présentes aujourd’hui : la perdrix choukar (Alectoris choukar), la perdrix si-si (Ammoperdix griseogularis), le francolin noir (Francolinus francolinus) et la caille des blés (Coturnix coturnix). L’habitat de la perdrix de Hey (Ammoperdix heyi) est beaucoup plus désertique que les autres espèces et elle n’a été observée que dans l’extrême sud de la Syrie. La perdrix grise (Perdix perdix), dont la distribution est très sporadique en Asie mineure, n’est pas mentionnée dans le reste du Proche-Orient (Hüe et Etchécopar, 1970 ; Baumgart, 1995). Elle était pourtant présente dans la vallée de l’Euphrate à la fin du Pléistocène comme l’atteste un coracoïde presque complet dans les niveaux natoufiens de Mureybet (Pichon, 1984). Nous n’avons pas retrouvé de restes de cette espèce dans les autres phases d’occupation ni dans les autres sites étudiés.

La distinction ostéologique entre la perdrix grise et la choukar est relativement aisée à partir de critères morphologiques (cf. Kraft, 1972), mais la choukar et le francolin peuvent être confondus si l’on n’y prend garde 93 car ils ont à peu près les mêmes dimensions. L’étude comparative des éléments squelettiques de coq domestique (Gallus domesticus), de pintade (Numida meleagris) et de francolins africains par K. C. McDonald (1992) n’est pas ici d’une très grande utilité et il préférable de se rapporter à des spécimens actuels de comparaison. Nous avons relevé de nombreux caractères discriminants pour ces deux espèces qui sont présentes dans les assemblages de la plupart des sites de la région de l’Euphrate.

Etant le plus petit représentant de son groupe, la caille ne pose pas de problèmes d’identification. La perdrix si-si, qui est de taille intermédiaire entre cette dernière et la perdrix grise, est totalement absente de nos échantillons comme des autres assemblages aviaires du Proche-Orient.

Notes
93.

En effet, après révision, il s’est avéré que les restes de francolin étaient plus abondants que ceux de la choukar dans l’assemblage natoufien de Mureybet, contrairement à ce qu’avait proposé Pichon (1984). Cela aurait constitué une exception surprenante par rapport aux phases plus récentes et par rapport aux autres sites de la vallée de l’Euphrate.