3.4.7.2 Famille des charadriidés (gravelots, pluviers et vanneaux)

Vanneau éperonné – Vanellus spinosus (L.)

La famille des charadriidés, qui rassemble un grand nombre d’espèces dans le Paléarctique occidental, ne serait représentée que par le vanneau éperonné (Vanellus spinosus) dans le matériel étudié. Quatre autres espèces de vanneau font partie de l’avifaune actuelle du Proche-Orient : le vanneau huppé (V. vanellus), le vanneau indien (V. indicus), le vanneau sociable (V. gregarius) et le vanneau à queue blanche (V. leucurus). Le vanneau éperonné et le vanneau huppé sont les plus communs en Syrie, les trois autres n’étant occasionnellement observés que dans l’est du pays en liaison avec leurs populations irakiennes (Baumgart, 1995). Tous ces taxons sont sensiblement de la même taille mais il existe des différences dans les proportions squelettiques, notamment au niveau des membres postérieurs. Nous avons également constaté que le vanneau huppé et le vanneau éperonné pouvaient être distingués à partir de critères morphologiques sur la plupart des os longs.

Ainsi, un carpométacarpe proximal provenant des niveaux khiamiens de Mureybet est attribuable à V. spinosus : l’éperon typique situé sur le processus extensorius est brisé et la base est à peine discernable, mais la morphologie de l’épiphyse proximale est caractéristique (Fig. 3.47). Deux coracoïdes, un radius proximal et un fémur distal ont été également trouvés dans ces mêmes niveaux. Ces ossements n’ont pu être comparées avec des spécimens actuels de vanneaux sociable, indien et à queue blanche mais ils correspondent à V. spinosus plutôt qu’à V. vanellus sur de nombreux points. Nous avons néanmoins considéré l’ensemble sous la désignation de V. spinosus. Cette espèce a été signalée dans les sites sultaniens de Gilgal (Noy et al., 1980) et de Netiv Hagdud (Tchernov, 1994) dans le Levant sud.

Jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle, le vanneau éperonné nichait régulièrement autour du lac Jabbul, dans les vallées de l’Euphrate, du Khabour et du Tigre, les observations étant devenues plus rares aujourd’hui en Syrie. D’après W. Baumgart (1995), les populations vivant au nord du 35° parallèle environ (soit au-dessus de la cuvette d’El Kowm) sont migratrices et hivernent dans les régions plus méridionales du Proche-Orient. Ce serait donc un indicateur saisonnier à Mureybet (de mars à novembre).