4.1.5 Pratiques funéraires et rituelles

Aucune sépulture n’est connue pour les périodes natoufiennes et khiamiennes (Cauvin, 1977). Dans la phase III, un dépôt secondaire d’ossements humains a été mis au jour à la fois à l’intérieur et à l’extérieur d’une même habitation. D’après la distribution particulière des éléments squelettiques (un crâne et des os longs d’un côté, une cage thoracique, un bassin et l’extrémités des membres de l’autre), il pourrait s’agir en fait du même individu (Stordeur et Aurenche, communication personnelle).

Pour le PPNB moyen, les pratiques funéraires sont mieux documentées à Mureybet et évoquent des considérations inégales à l’égard des dépouilles des défunts. Sous le sol de la maison rectangulaire, gisaient deux sépultures primaires. Sur ce même sol, plusieurs crânes isolés étaient posés intentionnellement sur des supports d’argile. Ces témoins font référence au « culte des crânes », une pratique répandue dans tout le Levant au PPNB (Cauvin, 1980, 1997).

Dans un autre domaine, signalons un bucrane entier d’aurochs associé à trois scapulas (dont une d’équidé), enfouis dans une banquette d’argile de la phase II. Il s’agit là d’un dépôt rituel dissimulé dans les fondations, comme ceux retrouvés dans le site contemporain de Tell ‘Abr, puis plus tard, au PPNB ancien et moyen, à Dja’de el Mughara, à Halula et à Abu Hureyra (Stordeur et Abbès, 2002). Dans les niveaux PPNA de Mureybet, les dépôts de chevilles osseuses d’aurochs sont une pratique qui se poursuit.