4.2 Faune de Mureybet

Les premières analyses des restes d’animaux de Mureybet, réalisées par P. Ducos (1970, 1972, 1975a) ont porté sur les assemblages mis au jour par M. van Loon (niveaux I à XVII). A la suite des fouilles de J. Cauvin, l’auteur (Ducos, 1975b, 1978) inclura également le matériel provenant des niveaux les plus récents (sondages AD 34 et AD 28). En complément de l’étude générale publiée par P. Ducos sur les principaux mammifères chassés à Mureybet (Equus, Bos, Gazella, Ovis, Dama et Sus), D. Helmer présenta un rapport préliminaire sur la microfaune à partir cette fois de l’ensemble du matériel recueilli par tamisage lors des campagnes archéologiques de l’équipe française (Helmer, 1978). Par la suite, c’est essentiellement ce matériel qui fit l’objet d’études ciblées, comme celles de D. Helmer sur la faune mammalienne des niveaux natoufiens (Helmer 1991), sur les lièvres (Helmer, 1998), les gazelles (Helmer et al., 1998 ; Helmer, 2000a) et les aurochs (Helmer et al., sous presse), et celles de J. Pichon sur l’avifaune des niveaux natoufiens (Pichon, 1984, 1988) et sur les rapaces diurnes et nocturnes présents tout le long de la séquence (Pichon, 1985a). Les restes de poissons et les coquillages furent confiés par J. Cauvin à des spécialistes du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris (respectivement C. J. Spillman et J. Gaillard), mais les déterminations ne furent jamais publiées dans le détail (cf. Cauvin 1977).

Récemment, nous avons été chargés, avec la collaboration de D. Helmer, de l’analyse d’une grande partie des assemblages fauniques provenant des fouilles de J. Cauvin et entreposés dans l’ex-Institut de Préhistoire orientale, en Ardèche (antenne Jalès de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée). Il est important de préciser qu’au moment où il a été décidé de ramener le matériel en France pour étude, en 1974, seuls les restes considérés comme « déterminables » ont été gardés. Aussi, même si les échantillons sont issus d’un tamisage presque systématique des sédiments, cela signifie pour nous une perte d’informations non négligeable. La synthèse qui sera prochainement publiée dans la monographie consacrée à Mureybet (Gourichon et Helmer, sous presse a), reprend les résultats présentés dans les paragraphes suivants et comprend également les données et les procédures méthodologiques relatives à la détermination taxinomique des mammifères que nous n’avons pas voulu développer ici.

Le nombre de taxons identifiés à Mureybet s’élève à 30 mammifères dont 8 petits rongeurs et 2 hérissons, 69 oiseaux, 5 reptiles, quelques poissons, un crabe terrestre et 3 mollusques dulçaquicoles.