5.1.5 Pratiques funéraires et rituelles

Les pratiques funéraires sont mal connues à Jerf el Ahmar en dépit de l’important volume fouillé (Stordeur, 2000a). On ne connaît que le dépôt, mal préservé, de trois crânes dans un petit foyer en cuvette et surmontés d’une grosse pierre, ainsi que deux crânes placés au fond d’un trou de poteau dans le bâtiment communautaire EA7. Il faut cependant noter la découverte d’un squelette de femme étendue sur le dos, les bras en croix, sur le sol du bâtiment incendié EA30. La disposition du corps et le fait que son crâne fût trouvé à quelques mètres de distance évoque sans aucun doute une mort violente et un ensevelissement rapide sous les décombres de l’habitation. En outre, la relation entre la nature psychopompe du vautour et le traitement des morts pourrait être attestée à Jerf el Ahmar, quelques millénaires avant Çatal Höyük, avec l’association des stèles à tête de rapace et de la dalle gravée de représentations de corps humains acéphales dans le bâtiment communautaire EA100 (Gourichon, 2002 ; Helmer et al., sous presse b).

Le dépôt rituel de bucranes d’aurochs enfouis dans les fondations des maisons n’est pas attesté comme à Mureybet, mais la fouille d’un bâtiment circulaire du niveau III/E a montré qu’au moins trois massacres et un bucrane étaient suspendus aux murs (Stordeur et Abbès, 2002).