5.1.6 Données archéobotaniques

D’après les données archéobotaniques (Helmer et al., 1998 ; Willcox et Roitel, 1998), Jerf el Ahmar se situait dans une steppe humide à faible végétation arborée. Bien que toutes les céréales recueillies aient une morphologie de type sauvage, des activités agricoles y sont démontrées indirectement par plusieurs éléments, notamment par la présence de plantes adventices et d’empreintes de balle d’orge et de blé dans la terre à bâtir (Willcox, 2002). Les céréales identifiées sont l’orge(Hordeum spontaneum), l’engrain(Triticum boeticum/urartu), le seigle (Secale) et l’amidonnier (T. diccocoides/dicoccum). Rare à la base de la séquence stratigraphique, l’orge devient la céréale prédominante dans les occupations supérieures. Le seigle, l’amidonnier et un engrain de grande taille ont vraisemblablement été importés des régions situées plus en amont, et vraisemblablement cultivés.

Dans l’ensemble, le cortège végétal de Jerf el Ahmar est riche et très diversifié. La lentille sauvage (Lens orientalis) est la plus commune des légumineuses identifiées, les fragments de coques d’amandes (Amygdalus sp.) et de pistaches (Pistacia atlantica) sont fréquents dans les assemblages. Les résidus carbonisés d’une préparation alimentaire ont été trouvés in situ dans la « cuisine » de la maison 10. D’après l’analyse, il s’agirait en grande partie de graines de moutardes (Brassica/Sinapis) broyées et utilisées soit pour l’huile qui pouvait en être extraite, soit comme condiments.