Synthèse

L’étude des profils de mortalité des gazelles de Jerf el Ahmar, tous niveaux confondus, a permis de mettre en évidence un abattage de toutes les classes d’âge selon des fréquences proches de celles rencontrées habituellement dans une population naturelle, avec toutefois un déficit marqué des jeunes de 1 à 2 ans. Ces résultats et le déséquilibre important observé dans la répartition des sexes parmi les adultes peuvent être interprétés comme le produit d’une chasse orientée de préférence vers les hardes familiales. L’activité s’exerçait durant au moins deux périodes de l’année : surtout en automne et au cours de la première partie de l’hiver (septembre à janvier) puis, de façon plus secondaire semble-t-il, au printemps et au début de l’été (avril à juin). Ces rythmes saisonniers rappellent globalement ceux que nous avons relevés dans les niveaux khiamiens de Mureybet, et la fréquence relativement élevée des animaux chassés au printemps trouve son parallèle dans les niveaux PPNA de ce même site. Au regard du contexte agricole, la chasse printanière pourrait être liée à des conduites visant à protéger les champs de céréales contre l’intrusion des animaux.