6.1.7 Données archéobotaniques

La situation de Dja’dé, à l’interface de plusieurs zones écologiques (ripisylve, marais, plaine alluviale, steppe et collines environnantes), offrait une gamme très diversifiée de ressources végétales et animales pour ses habitants. D’après l’étude anthracologique des restes végétaux (Roitel, 1997), la ripisylve (Tamarix, Salix, Populus euphratica) était particulièrement exploitée. Une végétation arborée propre aux steppes humides (ou forêt pré-steppique), caractérisée par le pistachier (Pistacia atlantica) et l’amandier (Amygdalus orientalis), a été mise en évidence comme à Jerf el Ahmar. La présence du chêne à feuilles caduques, absent aujourd’hui dans la région, est également attestée. D’après V. Roitel (ibid., p. 112), « Le milieu steppique est bien représenté, que ceci traduise une aridité réelle ou le fait que Dja’dé se trouve en contact direct avec la steppe de Jezireh. »

Les céréales sont toutes de morphologie sauvage mais étaient vraisemblablement cultivées comme le suggère le cortège de plantes adventices identifiées dans les assemblages (Willcox, 2002, à presse). L’orge (Hordeum spontaneum) est la céréale la plus commune sur le site, et l’engrain (Triticum boeticum/urartu) et le seigle (Secale) ont aussi été exploités. A cette économie agricole s’ajoute la cueillette des pistaches, des amandes, des lentilles et de la vigne sauvage.