7.2.1 Mammifères

7.2.1.1 Données zoologiques

Une vingtaine d’espèces a été déterminée par D. Helmer (2000b) dans les niveaux PPNB, à partir d’un échantillon totalisant plus de 2000 restes. La liste est présentée dans le tableau (Tabl. 7.1) à laquelle doivent être ajoutés trois rongeurs et le hérisson à grandes oreilles (Hemiechinus auritus). Signalons aussi un fragment d’andouiller de daim (Dama mesopotamica), qui traduit certainement l’importation de ce matériau à des fins artisanales puisque la cuvette d’El Kowm n’est pas du tout un environnement approprié pour les cervidés.

Les restes de Canis sont attribués au chien d’après les dimensions de la M1 et d’un coude en connexion. Les carnivores, dont les restes sont peu fréquents, sont également représentés par deux espèces de renards (Vulpes vulpes et probablement V. cana) et la hyène rayée (Hyaena hyaena). Mis à part le chien, les animaux domestiques sont le mouton, la chèvre et le bœuf. Comme à Qdeir, on note ici encore, sans surprise, l’absence du genre Sus.

La majorité des restes d’Ovis appartient au mouton mais la présence du mouflon (O. orientalis) semble attestée par deux humérus distaux, deux astragales et une seconde phalange de grand format. L’étude biométrique indique par ailleurs une diminution de la taille des moutons de la base au sommet de la séquence stratigraphique, la différence étant particulièrement significative entre les niveaux inférieurs et supérieurs (ibid., fig. 17). Pour interpréter cet écart, D. Helmer exclut un changement de cheptel (i.e. variétés différentes) et pense plutôt qu’il est dû à un abandon relativement long du secteur Caracol entre les niveaux AIII et AIV. Les moutons des niveaux inférieurs ont une taille voisine de ceux de Qdeir, Umm el Tlel et Bouqras, à la même période.

Parmi les restes de chèvres, un humérus distal et un radius proximal aux fortes dimensions ont été attribués à l’égagre (C. aegagrus), déjà signalée dans les niveaux Uruk d’El Kowm par E. Vila (1998).

Les équidés sont représentés par des dents isolées et quelques os mesurables. La présence de l’hémione (E. hemionus) est certifiée par deux métatarsiens, un radius distal, un talus, un humérus distal et deux phalanges. Celle de l’âne sauvage (E. africanus) n’est pas assurée mais probable d’après le fort indice de robustesse d’une phalange 1 et d’une phalange 2.

L’étude biométrique des humérus de gazelles montre une grande homogénéité de ce groupe. L’espèce identifiée est la gazelle à goitre (Gazella subgutturosa), d’après la morphologie de quelques chevilles osseuses. Une baisse de la taille moyenne est observée depuis la base des niveaux PPNB jusqu’au PNA, bien que les changements soient peu marqués entre les niveaux inférieurs et supérieurs du Néolithique précéramique. D’après D. Helmer (op. cit.), cette tendance ne peut être imputée à des différences dans les proportions mâles/femelles – les sexe ratios ne varient pas tout au long de la séquence, avec une proportion sensiblement équilibrée – ni à une détérioration des conditions climatiques. L’auteur suggère le résultat d’un stress lié à l’occupation humaine du territoire : « Les hommes, menant paître leurs troupeaux dans les meilleurs pâturages tout au long de l’année, ont pu par leur présence limiter l’accès aux sources aux animaux sauvages. De plus, ils ont vraisemblablement chassé les animaux venant se nourrir dans les cultures » (ibid., p. 251).

Le lièvre (Lepus capensis) est de petite taille, ce qui l’apparente à la sous-espèce arabicus, présente aujourd’hui dans la Palmyrène. Le tamisage systématique des sédiments a permis de recueillir quelques os de rongeurs. Parmi les trois espèces identifiées, Tatera indica et Mus musculus sont des espèces commensales de l’homme. La présence de Meriones lybicus traduit, comme celle de L. c. arabicus, le milieu de steppes arides caractéristique de la région. Enfin, le hérisson à grandes oreilles est signalé par deux mandibules et un humérus.