7.2.1.3 Conservation différentielle et techniques de boucherie

Dans son étude de la faune d’El Kowm 2, D. Helmer (2000b) relève plusieurs stigmates ostéologiques liés aux activités de boucherie des carcasses des ongulés. Ce sont pour l’essentiel des traces de désarticulation classiques au niveau de la cheville, le coude et le poignet. Ces traces ont été laissées par des outils tranchants, mais il existe aussi des observations indiquant l’utilisation d’objets contondants tels que galets, percuteurs, etc. Concernant le rôle des carnivores (probablement le chien) dans les modifications post-mortem des assemblages, il faut noter que les traces de morsure ou de mâchonnement sont rares. Les os partiellement digérés semblent plus fréquents dans le secteur de la « ruelle » que dans les autres couches détritiques. L’enlèvement de la peau est bien attesté.

L’étude des fréquences des parties squelettiques des gazelles et des caprinés, comparées à la distribution naturelle, montre un déficit importants des vertèbres (ibid.). Celles-ci sont encore plus rares parmi les restes d’équidés. Cette tendance, habituellement rencontrée dans les sites d’habitat néolithiques et plus récents, s’expliquerait en partie, selon D. Helmer (ibid., p. 254), par des pratiques hygiéniques qui ont toujours cours dans les villages actuels de Syrie : « Les carcasses encombrantes et rapidement nauséabondes sont rejetées à l’extérieur du village au plus loin, ou hors de l’espace domestique au plus près. » Ce serait probablement aussi le cas pour les crânes dont les fréquences sont faibles à El Kowm 2. Mais à cette explication s’ajoutent sans doute d’autres facteurs (carnivores, densité osseuse, etc.). Pour le squelette appendiculaire, l’auteur constate notamment une sur-représentation des métapodes qui peut être mise en relation avec l’industrie osseuse (supra). Enfin, le déficit notable des phalanges, malgré le recours systématique au tamisage, résulte peut-être du fait qu’elles étaient ôtées avec la peau (ibid.) ou consommées par les carnivores.