8.1.2 Architecture et abris légers

Des architectures construites avaient été repérées près de la surface du tell dès la première campagne, en 1980 (Aurenche et Cauvin, 1982). D’autres ont été découvertes par la suite jusque dans les niveaux inférieurs. La plupart sont très mal préservées et toutes sont incomplètes mais les mêmes techniques de construction ont été employées. Les murs sont composés de briques crues et recouverts d’un enduit de plâtre. Le plâtre intervient presque systématiquement dans les sols intérieurs. La pierre est rarement utilisée dans la construction mais des blocs de gypse sont quelquefois disposés dans les angles des murs et les rares soubassements.

Les maisons les mieux conservées présentent un plan quadrangulaire et comportent deux ou trois cellules, suivant une configuration assez proche de celles d’El Kowm 2. Les petites cellules étaient vraisemblablement destinées au stockage. Plusieurs phases de construction ont pu être observées dans certaines de ces maisons, avec des réfections de sols et parfois un doublement des murs. Dans la maison 1 de la phase I, au moins 18 épisodes d’occupation ont été distingués grâce à l’étude micromorphologique (Stordeur et Wattez, 1998), dont une utilisation de la structure pour parquer les animaux.

La présence d’abris légers est signalée par des espaces vides bien délimités dans des aires extérieures jonchées de vestiges archéologiques divers (silex, ossements, etc.) et par des pierres ayant probablement servi à caler des pieux. Des tentes, accompagnés de leurs foyers, ont pu être aussi installées sur les ruines des habitations. La contemporanéité des installations légères et des constructions en dur n’a pas encore été parfaitement démontrée ; auquel cas, cette disposition s’apparenterait au mode d’occupation du village actuel de Qdeir 1 où les bâtiments servent habituellement au stockage tandis que la communauté bédouine habite sous la tente (Jarno, 1984).