Fréquences relatives des taxons

Cette étude n’est fondée que sur un petit nombre de restes déterminés (NRD = 44) sur une soixantaine d’examinés. Malgré cela, au moins 7 taxons composent cet assemblage, sans compter un Passériforme de petite taille qui n’a pu être identifié (Tabl. 8.13).

Aussi, parler d’abondance relative semblerait déplacé mais deux espèces sont tout de même bien représentées au regard du NRD : le ganga cata (Pterocles alchata) et la grue demoiselle (Anthropoides virgo). Avec 17 voire 18 ossements, le cata est en effet un oiseau qui, comme à El Kowm 2, paraît avoir été souvent chassé (Fig. 8.12). Quant à la demoiselle, elle a livré 14 restes (au moins 2 individus).

La présence d’un anseriné à Qdeir 1 est plutôt inattendue. Parmi les 5 ossements en question, un carpométacarpe droit entier et un coracoïde droit à l’extrémité proximale abîmée ont des dimensions qui correspondent à celles de l’oie cendrée (Anser anser), format femelle. Tous ces restes appartiennent peut-être à la même espèce voire au même individu. Les oies sauvages se sont nettement raréfiées au Proche-Orient au cours du siècle dernier, mais des troupes d’oies rieuses ont déjà été signalées près de Palmyre lors de certains hivers très rigoureux (Baumgart 1995). En outre, nous avons vu grâce à l’étude des sites précéramiques du Moyen Euphrate que les populations hivernantes d’oies cendrées et d’oies rieuses (A. albifrons) étaient certainement abondantes dans cette vallée. On peut dès lors supposer que les zones humides temporaires de la Palmyrène, comme la grande sebkha du bassin d’El Kowm, accueillaient une partie de leurs effectifs de manière plus fréquente qu’aujourd’hui.

Trois autres espèces sont, avec le ganga cata, tout à fait représentatives de l’avifaune propre au domaine steppique, mais elles ne sont identifiées que par des spécimens uniques. Il s’agit de l’outarde houbara (Chlamydotis undulata), de l’œdicnème criard (Burhinus oedicnemus) et, sous réserve, de la buse féroce (Buteo rufinus).

On retrouve enfin quelques restes de Corvidés (Corvus frugilegus ou C. corone) dont l’attribution est toujours délicate. Nous renvoyons aux réflexions déjà soulevées à propos de la corneille ou du freux à El Kowm 2.