Chasse au grand et au petit gibiers

Les animaux sauvages sont aussi diversifiés à El Kowm 2 qu’à Qdeir 1. Les fréquences relatives traduisent une exploitation tournée principalement vers les gazelles et secondairement vers les équidés. D’après les profils de mortalité et les rythmes saisonniers d’abattage, les modalités de la chasse aux gazelles paraissent différentes de celles qui prévalaient dans le Moyen Euphrate au PPNA et au PPNB ancien. Le fait que les jeunes gazelles constituent une part très élevée de la population exploitée suggère plus des chasses de type opportuniste que des chasses communautaires par rabattage. Sans parler de migrations, il est possible que les gazelles fussent plus faciles à trouver au printemps et en automne dans la cuvette d’El Kowm, en fonction de leurs déplacements saisonniers et de la dynamique de leur structure sociale. En effet, les chasses se déroulaient durant les saisons de transition, surtout au printemps et au début de l’été à El Kowm 2, et à la fin de l’été et en automne à Qdeir 1. Nous pensons que cette activité était liée en partie au calendrier agricole, par mesure des protections des cultures, comme l’a aussi proposé D. Helmer (2000b). Cette hypothèse serait appuyée par la présence notable des gangas dans les cortéges fauniques, des oiseaux qui représentent encore aujourd’hui une menace potentielle pour les agriculteurs au moment des semailles puis lorsque les céréales arrivent à maturité. Si le lien direct entre la chasse et l’agriculture peut être contesté, notamment à Qdeir 1 où les données archéobotaniques sont insuffisantes, il est évident que leur coïncidence temporelle définit des périodes de forte intensité en termes d’activités économiques, alors que l’été et l’hiver auraient été des saisons de « repos » compte tenu aussi des conditions climatiques difficiles.