Chapitre 1 - Le développement de l’archéologie

Nos deux hypothèses sont liées, cette présentation épistémologique étudiant les grands traits de l’archéologie. Nous verrons comment celle-ci contribue à écrire l’histoire. Cela permettra d’évoquer ses nouvelles ambitions, ses nouveaux objets.

L’archéologie s’est beaucoup développée depuis le XIXe s. Elle est à la croisée des sciences humaines et des sciences physiques du milieu naturel. Ses méthodes d’investigation se sont considérablement accrues. De plus, la réglementation de cette activité, en vertu de la loi de 1941 et des suivantes, a été rigoureusement appliquée à partir des années 1970. L’archéologie préventive, dite de sauvetage, a pris une ampleur importante dans notre société, du fait du développement des grands travaux urbains ou de transport comme la construction des parkings souterrains, les autoroutes, les lignes de T.G.V., les destructions et les rénovations de bâtiments anciens, les constructions de lotissements. J.‑M. Pesez indique que l’archéologie de sauvetage a un poids financier quarante fois plus important que l’archéologie programmée 20 , qui ne peut avoir une politique à l’échelle de ses ambitions, faute de moyens financiers. L’écart est très important.

On assiste alors à une mutation considérable de ce métier. L’archéologie professionnelle, qui comptait en France, en 1950, une cinquantaine de personnes, universitaires, conservateurs de musées, chercheurs, voit ses effectifs croître considérablement. Ce nombre était d’un millier en 1990 21 . L’Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales 22 , le principal organisme chargé de mener ces opérations en France, employait mille trois cent cinquante personnes environ en septembre 2001, sans compter, bien entendu, les autres types de personnel de statuts différents.

Cette professionnalisation est liée à une «  mise en place de filières spécifiques de formation, de recrutement et de carrière 23  ». Les archéologues ont une préférence, une spécialité plus ou moins marquée parmi les multiples champs disciplinaires évoqués. Les bénévoles ou les amateurs restent toujours très nombreux.

Notes
20.

PESEZ 1997, 109-110.

21.

SCHNAPP 1990, 34.

22.

L’A.F.A.N. est devenu en février 2002 un établissement public national à caractère administratif appelé l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (I.N.R.A.P.).

23.

JOCKEY 1999, 12.