V - L’archéologie du bâti

Les archéologues analysent les élévations des bâtiments selon les mêmes principes utilisés dans le cas des fouilles terrestres en définissant des unités stratigraphiques. Ils établissent un diagramme stratigraphique, qui permet de situer chronologiquement les structures découvertes et de relier les strates 35 . Ils ont développé des méthodes performantes de relevé des constructions grâce à l’informatique 36 , qui facilite les travaux de recherches en archéologie monumentale. C’est une profonde mutation par rapport aux méthodes traditionnelles. L’usage du théodolite laser, associé à un logiciel de dessin en deux ou trois dimensions, est de plus en plus courant sur les chantiers.

Prenons les cas connus de reconstitution de sites grâce à des images virtuelles, de Karnak et le phare d’Alexandrie en Egypte, la tholos de Marmaria à Delphes en Grèce. Les archéologues ont besoin de connaissances solides en architecture. Ils peuvent collaborer avec des architectes. Ils enregistrent des points sur le terrain et établissent des reconstitutions à l’aide de l’ordinateur. Les images produites représentent un travail de recherche à part entière, beaucoup plus qu’une simple illustration 37 . La durée limitée de la fouille, le poids des pierres sont des contraintes que l’outil informatique permet de réduire. L’archéologie gagne en efficacité. Il s’agit de techniques coûteuses, réalisées souvent grâce à un mécénat, tel celui d’EDF à Delphes.

L’archéologie du bâti est une des composantes des recherches archéologiques médiévales. De nombreux bâtiments du Moyen Age font l’objet de diagnostics (c’est-à-dire des sondages pour évaluer les vestiges à fouiller) et de fouilles : églises, cathédrales, châteaux, etc. Les autres périodes sont aussi concernées.

Notes
35.

Voir le chapitre pp.133-162 in BESSAC 1999 pour plus d’informations.

36.

L’Archéologue - Archéologie Nouvelle, novembre 1997, n°26, p.54-55.

37.

JOCKEY 1999, 325.