D - La place de l’archéologie

L’archéologie a effectivement un rôle important à assumer dans cette « Nouvelle Histoire » car, par définition, elle porte sur l’aspect matériel de la vie des hommes et des civilisations. Les archéologues dominent la culture matérielle en travaillant sur les objets ou les traces humaines, pour obtenir des renseignements dans les domaines des modes de vie, des habitats, des représentations mentales, des croyances, de la pensée religieuse et philosophique, des arts, des structures socio-économiques, des relations sociales, des rapports de production. Ils sont formés pour étudier les objets fabriqués par l’homme (les artefacts), les vestiges de bâtiments qu’il tente d’identifier et d’interpréter, en leur donnant si possible une signification historique, quelles que soient les périodes, préhistorique, antique, médiévale ou moderne. Ils permettent de réaliser des restitutions grâce aux expérimentations : les techniques (constructions navales, agricoles), la métallurgie, l’habitation (maisons, villages), le vêtement, l’alimentation.

Ils complètent considérablement, grâce à leurs recherches, la documentation de l’historien, qui renseigne dans la plupart des cas sur les constructions de prestige, sur la vie des élites sociales. Les sources écrites sont limitées quantitativement et qualitativement. La vie concrète la grande masse de la population est peu expliquée par les textes d’archives que nous étudions, écrits par des auteurs qui n’avaient pas la préoccupation de décrire la vie quotidienne de la majorité de la population ¹²³ .

Mais l’archéologue doit collaborer avec d’autres spécialistes comme le géographe, l’historien, l’ethnologue, le géologue, qui portent un regard différent sur les découvertes archéologiques et l’aident à comprendre «  le non-dit » ¹²⁴ . Ils effectuent des recherches complémentaires dans les centres d’archives, en bibliothèques etc.