E - Complémentarité des champs des sources de l’archéologie et des données textuelles

L’examen des textes officiels et des manuels nous a montré que l’archéologie fournissait des informations spécifiques et nécessaires pour connaître les civilisations : préhistoriques, égyptienne, mésopotamienne, phénicienne, crétoise, grecque, romaine, byzantine, carolingienne, la société médiévale. Les résumés des leçons sur la civilisation romaine en Gaule font fréquemment allusion aux «  trouvailles » (cf. commentaires des programmes de 1923) ou aux nombreux vestiges gallo-romains.

Certaines photographies ou des dessins provenant de fouilles, de découvertes sont publiés dans des manuels pour traiter les programmes, aux dates suivantes :

• 1963 : fond de cabane du mont Palatin, photographie aérienne du cadastre de Carthage ;
• 1967/1969 : place de la Bourse à Marseille ;
• 1977 : villa de Montmaurin ;
• 1985 : squelette de Lucy, habitat néolithique et médiéval de Charavines-Colletières.

L’archéologie monumentale a fait des progrès Elle apporte des éléments plus précis. Par exemple, les deux manuels de 1938 décrivent comme les manuels antérieurs les moyens de défense du château fort mais, en plus, ils expliquent le confort à l’intérieur de l’édifice. D’après nos recherches, la « motte » est représentée pour la première fois dans un manuel en 1907 ²⁵⁸ . Le nom est cité pour la première fois en 1938 ²⁵⁹ .

Les recherches archéologiques sur le Moyen Age se sont multipliées depuis une quarantaine d’années. Longtemps en retrait par rapport à l’archéologie préhistorique et antique, elles occupent désormais une place toute aussi importante. Leur développement s’explique en partie par l’augmentation des fouilles en milieu urbain, comme celles de Saint-Denis dès 1973, pour interpréter les vestiges du passé dans leur globalité ²⁶⁰ . Les données textuelles fournissent des informations complémentaires à l’archéologie, comme nous l’avons vu pour l’Empire romain, et la société féodale, pour ne prendre que les deux thèmes choisis pour notre étude.

Certes, nous pouvons émettre une réserve en rappelant que les champs des sources archéologiques et des données textuelles peuvent être ponctuellement cumulatifs sur les débuts du christianisme, l’agriculture romaine notamment. Mais cette situation n’est pas générale.