A - Année scolaire 1998/1999

1) Collège de Suze-la-Rousse

Taux de réussite globale : 6e2 classique : 60,10 % ; 6e3 classique : 65,57 % ; 6e4 archéologie : 67,19 %. Cf. annexes 40 à 54.

Les moyennes des résultats par question des élèves de 6e4 archéologie sont supérieures pour les questions 1 à 3, 5 et 10. Elles sont nuancées pour les questions 4, 7 à 9. Le résultat est inférieur pour la question 6. Les fiches distribuées à tous les élèves comportent les dessins des dieux, des sceptres, des couronnes et de la scène de la pesée de l’âme, et deux traductions de textes anciens sur les paysans et les artisans, qui n’ont pas été exploitées en 6e4, contrairement aux autres 6e. Ces fiches complètent les leçons du professeur basées sur les documents archéologiques du manuel avec les classes-classiques.

Le cours des élèves de la 6e archéologie repose sur l’intervention d’une égyptologue, Laurence Caritoux, d’une durée totale de trois heures, comprenant les explications, le temps de compléter les fiches-questions et le collage des documents dans le cahier. L’animation a permis de répondre à toutes les questions, sauf au numéro 10. Elle a été préparée dans le détail au préalable, en étroite collaboration entre le professeur et la spécialiste.

Elle repose sur des histoires fictives de quatre jeunes garçons destinés à des « métiers » typiques, différents, de la société égyptienne : pharaon, prêtre, scribe et paysan. Ces récits sont enrichis d’explications archéologiques. Laurence Caritoux a commenté de nombreuses diapositives ou illustrations de livres spécialisés au sujet du Nil et de sa vallée, de monuments politiques et religieux (temple, obélisque, pyramide et autres tombeaux), de bas-reliefs, de couronnes, d’éléments archéologiques tels que des figurines de scribes, de paysans, de statues de pharaons et de dieux, de momie, de sarcophage.

Elle a apporté les informations scientifiques, qu’elle a intégrées dans un discours ludique, illustré et rigoureux. Le professeur est intervenu pour reprendre certains points incompris et compléter avec les élèves les fiches du cours en plusieurs temps.

Tous ces éléments peuvent expliquer les meilleurs résultats obtenus sur les thèmes du Nil, des pouvoirs du pharaon, de la conservation des corps (questions 1, 2, 3, 5). La différence est importante pour les questions 1, 2 et 5 : de 9 à 24 % 292 . La connaissance est présentée à partir de documents archéologiques, qui sont des diapositives d’éléments matériels souvent authentiques. Les élèves participent à l’analyse des supports utilisés et doivent comprendre les liens entre les images. Ils recherchent les idées essentielles dont la trace écrite est mentionnée dans des documents de seconde main du cahier, tels que les dessins de la crue du Nil, des couronnes, de la représentation de la fresque du tribunal d’Osiris. Le traitement de ces documents est utile pour faciliter l’apprentissage et la reformulation des idées par les élèves. Cela s’oppose à l’analyse des dessins ou des textes étudiés et exploités par les classes-classiques.

Par exemple, l’égyptologue a montré en diapositives chaque phase de la conservation des corps des pharaons et leur relation : l’embaumement, la momie et son traitement, le sarcophage, la mise au tombeau (question 5). Les documents archéologiques du livre montrent une fresque antique d’embaumement, un sarcophage, des tombeaux. Le professeur explique les liens entre chaque phase, que les élèves doivent concevoir mentalement. C’est plus difficile, plus abstrait.

Pour la question 6, les résultats de la classe-archéologie sont moins bons que ceux des classes-classiques. Nous pouvons évoquer deux raisons. Le discours du spécialiste a été moins précis et moins illustré dans le détail : les élèves de la classe-archéologie ont vu en diapositives des façades extérieures et un intérieur de pyramides. Les élèves des classes-classiques ont travaillé sur l’ensemble monumental de Gizeh : ils ont observé initialement une photographie, étudié un dessin en trois dimensions des monuments et un autre de la pyramide de Khéops vue en coupe avec ses différentes pièces. Cette dernière analyse documentaire facilite l’apprentissage du savoir, car la présentation didactique des idées à retenir est complète ; l’élève voit clairement les relations entre l’intérieur et l’extérieur du monument. De plus, la fiche commune aux deux classes sur les représentations figurées des tombeaux avec leurs pièces n’a pas été exploitée de la même manière : elle est un support principal d’analyse pour les élèves de 6e classique. Elle a davantage illustré le cours en 6e archéologie, basé essentiellement sur les diapositives et les photographies de sites réels. L’effet didactique est d’autant plus renforcé que le dessin du contrôle provient de cette fiche documentaire.

Après l’intervention de l’égyptologue, le professeur a dirigé l’étude de documents archéologiques (figurines de paysans égyptiens, deux fresques de travaux agricoles) du livre, qui ont renseigné la question 10 sur les cultures. La vue des objets et de la double représentation iconographique explique sans doute la forte différence, de 16 à 41 %, par rapport à la démarche historique/générale, définie par l’analyse de deux textes et d’une vue d’une fresque, moins efficace 293 .

Quant aux questions 4, 7, 8 et 9, nous ne pouvons pas dégager de tendance : les classes-classiques réussissent parfois mieux, ou bien ont des résultats inférieurs. Il faut probablement évoquer d’autres causes, d’ordre didactique.

Notes
292.

Annexes 43, 47, 51.

293.

Annexes 43, 47, 51.