1) Collège de Suze-la-Rousse

Taux de réussite globale : 6e2 classique : 46,68 % ; 6e3 classique : 49,30 % ; 6e4 archéologie : 58,97 %. Cf. annexes 100 à 110.

Les moyennes des résultats par question des élèves de 6e4 archéologie sont en général supérieures, excepté pour la question 1.

La démarche historique/archéologique présente différentes restitutions, des photographies d’objets ou de lieux fouillés. Elle a été mise en oeuvre, en grande partie, grâce des documents extérieurs au manuel, des revues spécialisées, et une série de quatorze diapositives prêtées par des parents qui avaient effectué un voyage en Israël. Elle intègre deux extraits de la Bible, référence littéraire obligatoire selon les Instructions Officielles. La démarche historique/générale utilise les documents variés du livre : principalement, sept textes de la Bible, des dessins, une photographie de maquette, quelques diapositives, auxquels s’ajoute une fiche composée d’extraits de la Bible sélectionnés par le professeur.

Les résultats à la question 1 sont nuancés. La représentation d’une frise d’Hébreux nomades ne donne pas un meilleur résultat par rapport au texte sur ce peuple en migration vers l’Egypte, pour deux raisons : d’une part, le document est relativement isolé de son contexte didactique et, d’autre part, les passerelles, avec les autres thèmes du chapitre, sont insuffisantes ou trop difficiles à comprendre pour l’élève.

La question 3 (invasions) a été abordée de manière très différente. Les élèves de la classe-archéologie ont analysé un décor d’obélisque qui présente la soumission d’un juif à un roi assyrien, l’image du rempart de Jérusalem reconstruit par Ezéchias pour résister au siège assyrien 304 , une carte du monde hellénistique à son apogée, des diapositives de l’arc de Titus à Rome (général romain qui a mis fin à une révolte juive). Ils ont étudié des vues archéologiques de Massada et la rampe d’accès aménagée par les forces romaines pour l’assaut de la place forte. Ils ont vu une image d’idoles trouvées en fouille à Jérusalem au moment d’une diaspora ordonnée par le roi babylonien Nabuchodonosor 305 . Les élèves des classes-classiques ont étudié deux extraits de la Bible, l’un sur l’action du roi juif Ezéchias, déjà évoqué ci-dessus, l’autre sur les croyances d’Hébreux en des idoles après l’invasion des Babyloniens. Ils ont travaillé à partir de cartes d’empires dominant le territoire des Hébreux à l’époque hellénistique et de l’apogée de l’Empire romain. L’approche historique/archéologique a donné un taux de réussite supérieur de 19 ou 27 % (cf. annexes 102, 105, 108). Les documents archéologiques, les photographies de vestiges de la civilisation matérielle sont plus évocateurs, moins austères, suscitent plus facilement l’imagination des enfants que les textes. Certains montrent des éléments que les élèves n’ont pas l’habitude de voir et peuvent ainsi retenir plus facilement. Notons que les documents du manuel ne sont pas toujours attrayants, en particulier les textes. D’autres n’attirent pas le regard des élèves si le professeur ne les y contraint pas : ainsi, des cartes comme celle du monde hellénistique du manuel d’histoire, car il est nécessaire de comprendre leur légende pour en extraire le sens.

Nous constatons un écart important, mais moindre pour la question 5 (de 12 à 16 %). Dans le cadre de l’approche historique/archéologique, le professeur a commencé à présenter la vue générale de la maquette de Jérusalem à l’époque ancienne. Des diapositives ont montré des détails du Temple. Il a montré, à l’aide de diapositives ou de photographies de la revue Les Dossiers de l’archéologie 306 , les vestiges du mur d’enceinte du Temple, dégagé en partie grâce à des fouilles, pour évoquer la destruction du monument et une restitution en couleur de ces vestiges. Deux diapositives du Mur des Lamentations actuel permettent d’aborder la fonction du monument religieux. Les élèves travaillent ensuite sur le plan du Temple et représentent ce mur sacré. Ceux des classes-classiques ont également complété le même plan. Ils ont analysé, comme leurs camarades, la vue générale de la maquette de la ville, quelques détails vus en diapositives et les deux diapositives du Mur actuel. La destruction du monument a été expliquée à partir de réflexions basées sur le texte sur les idoles concernant l’action du roi babylonien qui a détruit une partie de ville et le Temple de Jérusalem après son siège. Le professeur explique que la maquette est le résultat de recherches sur des monuments disparus, en particulier le Temple. Les résultats sont meilleurs en 6e4, car la préparation repose essentiellement sur des photographies ou diapositives du site du Temple tel qu’il était sous Salomon et Hérode le Grand (maquettes) comparées aux vestiges actuels. Ces images représentent un ensemble complet d’éléments, dont les relations sont aisées à lire et qui valorisent la fonction historique du Mur, tout en aidant les élèves à mémoriser son importance. Le lien entre l’état initial du Mur et sa démolition est ainsi clairement mis en valeur. C’est probablement plus difficile pour les élèves des classes-classiques d’établir les relations mentales entre les différentes catégories de documents (textes, photographie de la maquette, diapositives des vestiges in situ, plan) au moment des révisions et du contrôle en classe, afin de retrouver les bonnes idées.

Pour la question 4, la classe-archéologie a observé une photographie d’idoles découvertes chez une partie du peuple juif et a réfléchi sur la signification religieuse de ce vestige. Les classes-classiques ont analysé l’extrait de la Bible qui évoque les idoles juives et les problèmes religieux liées à ces objets cultuels. Les deux classes avaient analysé auparavant le texte biblique des Dix commandements. Nous pensons que la photographie des objets explique en grande partie l’avantage. Elle représente un élément de la culture matérielle des Hébreux que les élèves de la classe-archéologie retiennent bien si le professeur les aide à en comprendre le sens. Avec les autres classes, l’analyse du texte biblique est centrée sur le mot « idoles », qui représente une notion difficile à assimiler par une partie d’entre eux. Ils en ont une mauvaise représentation mentale, ils n’ont pas de repère concret pour les aider à mémoriser l’idée exprimée par le mot du texte. La conceptualisation ne peut pas, alors, se faire correctement.

Quant à la question 2, le taux de bonnes réponses (2a et 2b) est supérieur pour les 6e4. Les documents archéologiques (fouille d’une rue de la Cité de David à Jérusalem et des amphores trouvées en fouilles à cette époque dans cette ville) montrent la fin de la conquête de Canaan et la prise de Jérusalem par David. La démarche historique/générale est définie par l’analyse d’un extrait de la Bible sur ces thèmes. Les classes-archéologie et classique ont étudié l’action du roi Salomon par une restitution sous forme de dessin de l’intérieur du Temple et un texte, complétés, uniquement pour la seconde, par un texte supplémentaire de la Bible, qui donne des détails concrets de construction du Temple. Les résultats globaux de la question 2 sont variables : par rapport à la 6e2, l’écart est très important 18,5 % et, par rapport à la 6e3, le taux est presque identique.

La démarche historique/archéologique s’avère donc intéressante. Il faut préciser que les notes des élèves de la 6e4 archéologie sont plus homogènes que celles de 6e3, marquées par une plus grande hétérogénéité.

Notes
304.

Les Dossiers d’archéologie, n°165-166, 11-12/1991, p.21.

305.

Le Monde de la Bible, n°75, 3-4/1992, p39.

306.

Les Dossiers d’archéologie, n°165-166, 11-12/1991, p.19, 23, 46-47.