1) Collège de Suze-la-Rousse

Taux de réussite globale : 6e2 classique : 53,75 % ; 6e3 classique : 53,63 % ; 6e4 archéologie : 59,05 %. Cf. annexes 140 à 157.

La présentation initiale du cours a été identique pour tous les élèves. Elle repose sur l’analyse d’une carte du monde grec du manuel et un exercice de carte à compléter et à colorier. La démarche historique/archéologique mobilise de nombreuses photographies de vestiges archéologiques : photographies du manuel et de revues, diapositives. La visite des collections de céramiques gauloises et grecques du musée du Pègue a été organisée. L’autre démarche comporte des documents littéraires, des dessins et des cartes du manuel.

Pour présenter la question 1 des colonies, nous avons d’une part exploité des diapositives sur Posédonia, une colonie grecque en Italie, et montré, d’autre part, des photographies de vestiges archéologiques de Marseille (Massalia) découverts dans la zone du vieux Port 312 complétées par le poster de la maquette de Marseille au temps des Grecs 313 . Avec les classes-classiques, nous avons étudié un dessin simplifié, caractéristique de la taille réduite des cités grecques, la nécessité d’avoir des colonies grâce à l’étude d’un texte sur la fondation de Marseille par les Phocéens, en approfondissant la carte du monde grec. La première démarche donne nettement de meilleurs résultats 314 . Les élèves sont plus sensibles aux exemples historiques fournis par l’archéologie, grâce à des vestiges matériels qu’à l’explication textuelle et cartographique.

Nous avons fait de même pour les questions 2a et 5 : la présentation de l’importance de la religion grâce à des commentaires de diapositives de vestiges de monuments du site de Delphes (de temples en particulier) a donné de meilleurs résultats qu’un dessin de la restitution légendée du site d’Olympie complétée par un texte et une vue de céramique 315 . Les élèves de la classe-archéologie ont étudié la vue du théâtre d’Epidaure, avec une vue d’une céramique grecque montrant une scène de comédie. Ils ont un résultat supérieur de 1 à 6 % à ceux qui ont travaillé à partir d’un dessin d’une représentation théâtrale et d’une lecture d’extrait d’une comédie grecque antique. La différence, même si elle est relativement faible, s’explique parce que l’on peut retenir facilement la photographie d’un théâtre antique. Mais les élèves de 6e3 font presque aussi bien que les 6e4 archéologie en ayant analysé des extraits de comédie et de tragédie qui présentent l’avantage de rendre vivante et originale une leçon. Le professeur a distribué les rôles aux élèves qui ont lu ces textes pour la classe.

Les résultats sont meilleurs pour la classe-archéologie également à la question 7 : nous avons associé à la carte de l’empire d’Alexandre le Grand une photographie des ruines du palais de Persépolis détruite par cet empereur. Avec la classe-classique, nous avons relié la carte au texte de la destruction de ce lieu. L’image a sans doute été plus suggestive que le document littéraire 316 .

Pour traiter la question 4 avec les classes-classiques, la carte d’Athènes et de son commerce international, représenté par des flèches, nous a servi, avec l’appui des connaissances acquises lors des leçons précédentes, à apprendre aux élèves ce que les marchands athéniens négociaient. Nous avons une manière différente de présenter cet aspect avec la classe-archéologie. Celle-ci a visité le musée archéologique du Pègue, qui expose beaucoup de céramiques d’influence grecque, dont quelques-unes proviennent de la région d’Athènes. Le guide a très bien expliqué à partir de ces vestiges, le commerce entre la Gaule et la Grèce. Il a montré que les agriculteurs du Pègue produisaient du blé et le vendaient à l’extérieur. Ils étaient en relation avec le monde grec, car les archéologues ont retrouvé des céramiques caractéristiques. Ce commerce international passait par Massalia. Cette visite a aidé les élèves à répondre à la question 4 B. Les 6e4 ont eu un meilleur pourcentage de bonnes réponses aux questions 4A et 4B qu’en 6e2 et 6e3 et en moyenne à la n° 4B (exportations) 317  :

  • Question 4A : 47,62 /40 et 30 %.
  • Question 4B : 52,38 /20 et 35 %.

La visite n’a pas dû développer assez le point des importations de métaux et de bois en Grèce, contrairement aux commentaires de la carte du commerce d’Athènes. Le guide et le professeur n’ont pas pensé à y insister. C’est ce qui pourrait expliquer les meilleurs résultats moyens en sixième classique à la question 4A (63,3 et 63,33/57,33 %).

Nous tenons à confirmer un autre élément, déjà observé précédemment. Les élèves de la 6e4 archéologie connaissent mieux, en général, le nom d’une cité hellénistique 318 . Ils sont deux fois plus nombreux, en pourcentage, à donner une bonne réponse complète à la question 8b et à justifier leur choix 319 . Mais, globalement, la moyenne de la classe-archéologie est inférieure de trois à quatre points à la question 8, par rapport aux classes-classiques, qui ont donné beaucoup plus d’éléments de réponses. Nous pouvons expliquer ainsi ces aspects qui semblent contradictoires: les 6e4 ont exploité une série de 33 diapositives sur la cité hellénistique de Glanum à Saint-Rémy-de-Provence. Le professeur a illustré cela en montrant rapidement une restitution d’une autre ville hellénistique, Alexandrie (document de référence obligatoire). Les 6e2 et le 6e3 ont travaillé à partir des dessins de restitution et de photographies de vestiges des villes hellénistiques d’Alexandrie et de Pergame. Malgré la préparation didactique de la séance sur Glanum, avec l’aide d’une fiche individuelle et d’un plan présenté sous forme de transparent, les élèves retiennent le nom du lieu, mais ont des difficultés à justifier (n° 8 b), c’est-à-dire à interpréter, les vestiges archéologiques et probablement à imaginer cette cité à l’époque hellénistique. Les résultats de 6e2 et de 6e3 montrent que les documents de type restitution monumentale facilitent leur travail d’apprentissage. Une autre raison est liée au nombre important de diapositives présentées. Il aurait peut-être fallu en sélectionner moins, tout en conservant la même durée de présentation pour approfondir l’analyse des vues archéologiques.

Au sujet de la question 6, les Instructions demandent que les élèves étudient la frise des Panathénées du temple du Parthénon d’Athènes. Les documents suivants, photographies de fragments de la frise du Parthénon, dessins et plans à légender à partir de dessins d’architecture, sont communs. L’approche historique/archéologique intègre deux grandes photographies de l’Acropole et du Parthénon. Dans l’approche historique/générale, un texte précis de l’événement est analysé. Il est complété par le dessin d’une partie du parcours des Grandes Panathénées et par les explications du professeur. Les élèves de la classe-archéologie réussissent mieux, globalement et en pourcentage de bonnes réponses aux questions 6b (cortège), 6c (l’Acropole) et 6d (tunique) 320 . Les photographies ont une influence certaine. Elles permettent de mémoriser plus efficacement le nom du monument principal, qui est le point final du parcours de la fête d’Athènes. Il s’agit d’un repère visuel qui structure l’organisation de la pensée de l’élève. Il est difficile de fournir d’autres explications.

Enfin, les classes-classiques obtiennent un pourcentage moyen de réussite très supérieur à celui de la classe-archéologie à la question 9, qui demande d’intituler un dessin de l’Acropole (différence entre 22 et 37 %). Cela semble paradoxal : les élèves de la seconde savent situer l’Acropole au cours de l’analyse des Grandes Panathénées (question 6), mais ont plus de difficultés à l’identifier dans un document isolé (question 9). Ils ont travaillé uniquement à partir d’une photographie aérienne actuelle du site (très ruiné), qu’ils n’ont pas bien reconnu sur le dessin de restitution marqué par des bâtiments entiers. Les élèves des classes-classiques ont réussi l’apprentissage : ils ont identifié ce document parce que le professeur s’est appuyé sur un autre dessin du même sujet pendant la préparation didactique. Ils font alors les corrélations entre les deux croquis. Cette remarque sera d’ailleurs répétée avec l’évaluation de l’année 1999/2000 321 .

Notes
312.

Les Dossiers d’archéologie, n°154, 11/1990.

313.

Photographie publiée dans La documentation photographique, n°6092 de décembre 1987 (fiche 5) .

314.

Annexes 144, 149, 154. Ecarts importants pour les questions 1a (64/38 et 55 %), 1b (48/35 et 40 %).

315.

Ecart important pour la question 2a (67/40 et 35 %).

316.

Annexes 145, 150, 154.

317.

Annexes 146, 151, 156.

318.

Question 8a, annexes 145, 150, 155.

319.

Annexes 148, 153, 158.

320.

Annexes 147, 152, 157.

321.

Annexes 176, 181.