A - Année scolaire 1998/1999

1) Collège de Suze-la-Rousse

Taux de réussite globale : 6e2 classique : 51,69 % ; 6e3 classique : 48,23 % ; 6e4 archéologie : 56,21 %. Cf. annexes 207 à 223.

La démarche historique/archéologique repose sur de nombreuses représentations de vestiges archéologiques : des photographies du manuel et de revues, des diapositives. Nous avons organisé la visite du musée d’Orange, complétée par une expérimentation sur le cadastre romain à Suze-la-Rousse par un archéologue-géomètre. Les élèves ont réalisé des prospections de surface dans les champs de cette commune. L’autre démarche repose sur les documents littéraires, des dessins de restitution, des cartes et quelques photographies de vestiges archéologiques du manuel.

Nous avons réalisé deux moyennes intermédiaires en fonction des thèmes du programme. Les questions 1 à 3 concernent la fondation de la cité et la république. Les questions 4 à 6 évoquent l’Empire et la romanisation de la Gaule.

La question 1 a été traitée avec les élèves des classes-classiques à partir de deux textes d’auteurs antiques sur la fondation de Rome, que le professeur leur a remis individuellement. Ceux de 6e4 ont travaillé l’explication d’un texte de seconde main 331 , provenant d’une revue archéologique, lu à voix haute à toute la classe, et de la photographie du manuel présentant la louve romaine. Cette démarche ne donne pas de résultats convaincants. C’est variable. Les élèves de la 6e4 ont un résultat légèrement supérieur de 1,5 point par rapport aux 6e3 ou nettement inférieur de 17 points par rapport aux 6e2. Il semble préférable de distribuer les documents à chacun pour qu’il suive sur un support, plutôt que de lire un seul document pour la classe à voix haute.

Pour montrer le rôle politique du Sénat et la fonction du forum (question 2), l’enseignant a utilisé des documents archéologiques et des vues actuelles du Sénat et du forum romain, qu’il a complétées par des informations dans le cadre d’un cours dialogué. Les élèves ont obtenu un meilleur taux de réussite (50/34 et 35,66 % 332 ) et un plus fort pourcentage de bonnes réponses. Ceux des classes-classiques ont analysé un texte sur le sénat, et une restitution du forum romain tel que les archéologues l’imaginent. La différence peut s’expliquer parce que la photographie des forums romains est un document célèbre. Ces places publiques romaines représentent un site archéologique de référence, qui font l’objet d’une grande attention de la part des élèves au cours des apprentissages. Le facteur de la motivation est certain.

Questions 3 : les 6e4 ont bien observé la photographie de la reconstitution des travaux de César devant Alésia à l’Archéodrome de Beaune 333 . Ils ont ensuite complété un dessin des éléments des fortifications qu’ils venaient de voir, tout en situant sur une carte les grandes batailles du général romain. Leurs camarades ont d’abord analysé cette même carte et vu une photographie du chef romain. Ils ont ensuite étudié un extrait du livre de César sur La Guerre des Gaules suivi d’un schéma, expliquant les moyens mis en oeuvre pour réussir du siège de l’oppidum gaulois. Nous pensons que l’image archéologique des fortifications romaines a mieux aidé les élèves que le texte à se souvenir du nom de la bataille (question 3a). Pour les autres aspects de la question 3, les résultats sont variables.

La classe de 6e4 a visité le musée d’Orange. Le questionnaire est structuré autour de trois points : la romanisation de la ville avec ses monuments romains, les cadastres romains de la région, comme forme d’expression de la domination politique sur le pays et la lecture d’une longue inscription lapidaire authentique liée au cadastre. Les élèves ont lu cette inscription sur fiche photocopiée, pour déterminer les pouvoirs de l’empereur romain (question 4). L’analyse de cette question apporte un renseignement intéressant sur le choix des documents archéologiques. Les élèves des classes-classiques ont réussi à retrouver de manière satisfaisante les pouvoirs de l’empereur, grâce aux inscriptions d’une monnaie impériale que l’on déchiffre facilement. Cela peut expliquer leurs résultats, nettement supérieurs en moyenne et en pourcentage de bonnes réponses par rapport aux 6e4 (% de réussite : 58,5 et 53,3 %/43,75 % 334 ). En effet, le document épigraphique du musée d’Orange est complexe à lire, très chargé en détails.

Les tableaux démontrent sans ambiguïté les meilleurs résultats obtenus aux questions 5 et 6 en général par les 6e4, grâce à des supports archéologiques. Le professeur leur a montré et commenté les monuments romains de Rome (question 5) d’après une série de diapositives personnelles.

Ils ont réalisé des prospections archéologiques de surface pour apprendre à repérer et dater les sites archéologiques, en particulier des sites gallo-romains dans les vignes de Suze-la-Rousse, à proximité du collège, à raison de deux séances par demi-classe. Ils ont lavé les céramiques, les ont marquées par un nombre pour indiquer l’origine et ont recherché le sens historique des éléments trouvés dans les zones agricoles. A cette occasion, le géomètre-archéologue leur avait montré dans des conditions réelles, dans un pré, à l’aide d’outils romains reconstitués, comment les géomètres romains mettaient en place un cadastre. Cette séance a bien été préparée au préalable entre le professeur et le spécialiste. Mais elle s’est déroulée dans des conditions inégales, liées à une forte chaleur, l’absence d’ombre et des problèmes concrets de mise en place de l’animation par le spécialiste. Ces éléments, auxquels s’ajoutent la visite guidée du musée d’Orange et la vue des fouilles de la ville de Timgad, ont servi à répondre à la question 6.

Les élèves des 6e2 et 6e3 classiques ont étudié la carte économique de l’Empire romain, des textes, un plan et une photographie sur les thermes de Caracalla, l’activité économique de Rome à l’époque antique, interprété en détail une photographie de la maquette de la Rome impériale. Ils ont étudié le dossier du livre sur la cité gallo-romaine de Lyon, présentant des vues d’une maquette générale, la mosaïque d’un cirque, un aqueduc et un théâtre. Ils ont rempli la fiche documentaire sur Lyon antique, mentionnant tous les monuments (forum, temples, amphithéâtre, voies romaines perpendiculaires, etc.).

Les meilleurs résultats des élèves de la classe-archéologie s’expliquent par l’impact des diapositives par rapport aux documents, littéraires et autres, des classes-classiques. Le professeur, en montrant ces images, a voulu faire une visite guidée de Rome plus efficace, plus attrayante que les documents du manuel, parfois atones.

L’écart est important en pourcentage de réussite : question 5a : 53/43 et 47,5 % ; question 5b : 63,5/46,5 et 22,5 % ; question 5c : 55,33/40,66 et 34,66 % ; question 5d : 55,16/52,66 et 45,66 % respectivement pour les 6e4, 6e3 et 6e2 335 .

Les 6e4 ont mieux assimilé le concept de la romanisation de la Gaule grâce aux animations archéologiques mises en place (55,16/52,66 et 45,66 %). Ces interventions sont efficaces. D’une part, elles donnent du sens à l’enseignement en fournissant aux élèves des occasions de se réapproprier les connaissances à plusieurs reprises. D’autre part, elles les intéressent parce qu’elles ont lieu en dehors du cadre scolaire, sous la direction d’un spécialiste, ce qui est inhabituel. Ils sont attentifs et en général motivés.

Notes
331.

ARKÉOjunior, n°41, avril 1998, pp.11-12.

332.

Annexes 212, 216, 220.

333.

Rickard C., L’Archéodrome, Rennes, Ouest France, 1980, pp.16-17.

334.

Annexes 210, 216, 220 et annexes 214, 215 et 222.

335.

Annexes 213,214, 216, 217, 220, 221.