1) Collège de Suze-la-Rousse

Taux de réussite globale : 5e2 classique : 50,48 % ; 5e4 archéologie : 58,92 %. Cf. annexes 329 à 339.

  • Démarche historique/générale

Les deux questions n° 0 sur la salle capitulaire et le cloître sont traitées grâce à une photographie aérienne de l’abbaye de Fontenay, avec une légende très précise et riche en informations, et un document figuré qui mentionne les activités du moine et les heures de la journée. L’organisation du clergé a été étudiée à partir d’un tableau du manuel (question 1).

Pour les questions 3 à 5, sur les arts roman et gothique, les élèves ont rempli des fiches comportant des dessins d’églises vues en plan et en coupe, des représentations figurées des voûtes typiques, des frises chronologiques, un tableau comparatif entre les deux styles d’architecture. Ils ont rempli leurs deux fiches à partir des documents variés du livre : photographies d’église, dessins en coupe, en plan, ou restitution de voûte, dessin de vitrail.

Pour définir les premier et dernier sacrements chrétiens (question 6), nous avons utilisé la reproduction d’une miniature du XIVe s. d’une scène de baptême, et expliqué la photographie de la représentation du Jugement Dernier. Nous avons présenté la notion d’extrême-onction sans document, en réfléchissant sur les pratiques religieuses de la population.

Ce thème religieux (question 7) a été analysé dans le détail à partir du transparent de celle de l’abbaye de Sainte-Foy de Conque, publié chez Hatier et d’une diapositive d’un tympan 362 .

  • Démarche historique/archéologique

Les élèves ont travaillé sur le plan de l’abbaye de Fontenay et une vue du cloître, complétés par trois cartes postales de l’abbaye actuelle d’Aiguebelle 363 et nos explications.

Les élèves ont étudié le patrimoine local. Les connaissances qu’ils ont sur l’Eglise, les châteaux, les villes au Moyen Age leur ont servi à écrire une fiction historique avec leur professeur de français basé sur des sites locaux et intitulé Thomas, Marianne et la chèvre d’or.

Contrairement à l’autre approche, fondée sur l’analyse de documents du manuel, le travail didactique repose sur deux animations pédagogiques à l’extérieur du collège. Nous avions organisé avec des parents d’élèves une visite guidée des monuments et des vestiges médiévaux de Rochegude, commune voisine de Suze-la-Rousse, animée par des personnes costumées. Les bâtiments intéressants sont l’église paroissiale, transformée à l’époque moderne, et la chapelle romane Saint-Denis, des XIe-XIIe s. La semaine suivante, un guide leur a expliqué l’architecture de la cathédrale de Saint-Paul-Trois-Châteaux, de style roman, comprenant une chapelle gothique. Les élèves ont rempli leur questionnaire d’après leurs observations et les éclaircissements des animateurs, qui permettent de renseigner les questions 1 à 6 du contrôle-témoin. Ils ont les mêmes documents iconographiques à compléter que la classe-classique, excepté celui du vitrail, remplacé par le plan de la chapelle Saint-Denis de Rochegude. La cuve baptismale et la peinture du baptême de la cathédrale de Saint-Paul-Trois-Châteaux ont permis d’évoquer les sacrements chrétiens. Les élèves ont analysé précisément le bas-relief du Jugement Dernier, situé sur un des piliers de l’édifice, qui insiste plus sur l’Enfer que sur le Paradis.

La classe de 5e4 archéologie a un taux moyen de réussite nettement supérieur à la classe de 5e2.

L’association documentaire plan de l’abbaye - cartes postales d’Aiguebelle (salle capitulaire) a pu être plus marquante que l’étude de la photographie de l’abbaye de Fontenay et de sa légende, pourtant très explicative, en faveur des 5e4 qui ont un repère visuel précis, pour se rappeler la fonction de la pièce du chapitre.

Pour les questions 1 à 7a et b, il est certain que la visite des églises a été très bénéfique pour la classe-archéologie. Les élèves ont travaillé sur des édifices administrés par différents types de clercs (prêtre, évêque). Cela les aide à mieux mémoriser, en moyenne, la hiérarchie de l’Eglise (question 1 : 50,80 / 41,05 %).

Pour les questions 3, 4, 6, 7a et 7 b, la classe-archéologie a des résultats supérieurs en taux de réussite et en pourcentage de bonnes réponses. Les questions 3 et 4 s’appuient sur des connaissances que ceux de la classe-archéologie ont réutilisées in situ. Ils savent reconnaître une église gothique grâce à sa voûte, dont ils ont vu un modèle à Saint-Paul-Trois-Châteaux ou à ses contreforts particuliers, les arcs-boutants (question 3 : 51,2/44,2 %). L’écart est très important en termes de bonnes réponses (25/0 %). Les élèves savent compléter un plan d’église (question 4). Le taux de réussite est de 65,71 %, il est de 46,57 % en 5e2.

Les décors intérieurs de la cathédrale ont beaucoup aidé les 5e4 à mémoriser les sacrements (question 6). L’explication de la cuve baptismale a beaucoup plus marqué les élèves que la miniature du livre dans l’autre classe (85,5/55,5 % de réussite et 79,17/42,11 % de bonnes réponses). Ce sont des vestiges matériels plus marquants que les documents iconographiques du livre.

Malgré la forme originale de la scène du Jugement Dernier, gravé sur plusieurs faces d’un pilier, les 5e4 connaissent mieux les grandes idées de cette scène, titre et éléments (question 7a : 72,4 / 58 % de réussite, écart identique en termes de bonnes réponses pour le titre). Les 5e2 ont vu et étudié cette scène d’un tympan d’après un exemple célèbre classique, mais ne l’ont pas bien reconnu sur le dessin du contrôle (31,58 % de bonnes réponses en 5e2, 58,33 % en 5e4. L’autre classe maîtrise mieux les raisons de ses choix (question 7b) : 50,5/42 % de réussite. Se rendre dans le monument pour voir les éléments clairement expliqués par l’archéologue permet de mieux fixer les idées que les supports du manuel. Cette démarche a beaucoup de sens : les élèves sont capables de réutiliser leurs connaissances.

D’une manière générale, nous avons constaté que le grand intérêt manifesté de ceux de la classe-archéologie pour les deux animations avaient suscité la motivation pour réviser leurs leçons. C’est une raison certaine. Les visites guidées ont bien été préparées et se sont déroulées dans des conditions satisfaisantes.

Il est intéressant à noter les résultats de la question 5, qui consiste à reconnaître la nef d’une église romane sur l’image d’une diapositive projetée sur un écran. Les 5e2 ont beaucoup mieux réussi, et ne sont pas tombés dans les pièges : un bâtiment assez lumineux, car la photographie a été prise en milieu de journée, et une impression de hauteur. Le critère est la voûte en plein cintre, parfaitement visible. Les 5e4 ont fait des erreurs pour plusieurs raisons. Nous leur avons appris que l’église romane est en général sombre et basse : nous avons trop schématisé la leçon. De plus, quand on étudie une église in situ, nous sommes plongés dans l’ambiance ou l’esprit de celle-ci, ce qu’il est impossible de sentir sur une photographie ou la projection d’une diapositive. En ce sens, les élèves de 5e2 ont su être plus perspicaces, parce qu’ils ont étudié l’art roman à partir de photographies du manuel, comme lors de l’évaluation.

Enfin, la différence est très faible entre les résultats à la question 2 (65,83 % de réussite en 5e2 classique et 64, 66 en 5e4 archéologie). Ces derniers sont pourtant plus nombreux à répondre correctement (éléments a, b, c, d et e) : 20,83 % de bonnes réponses et 5,26 % dans l’autre classe. Nous avons constaté avec les deux classes, soit dans une situation de visite, soit dans celle d’un cours au collège, que les élèves ressentent des difficultés à établir des comparaisons entre les deux arts religieux. Le professeur doit beaucoup les guider, sans doute par manque d’autonomie en cinquième.

Notes
362.

La documentation photographique, n°6050, 12/1980, diapositive n°3.

363.

Il s’agit d’une vue générale, d’une salle capitulaire et du cloître.