1) Collège de Suze-la-Rousse

Taux de réussite globale : 5e3 classique : 65,98 % ; 5e4 archéologie : 76,36 %. Cf. annexes 399 à 405.

  • Démarche historique/générale

Les documents sont identiques à ceux de l’année 1998/1999 de la classe de 5e3 classique. Nous avons présenté les châteaux à motte de Dinan d’après la tapisserie de Bayeux et de Saint-Sylvain d’Anjou, à l’aide d’un transparent. Nous avons proposé une fiche sur les châteaux avec des croquis de mottes à représenter, vues de profil et en plan, le tout légendé, et un dessin du château en pierre à compléter. Les élèves ont fait un exercice du livre, basé sur un dessin d’attaque d’un château‑fort dans lequel ils devaient retrouver des éléments de fortification.

Pour illustrer le thème de la seigneurie, nous avons repris le document exploité l’année précédente que nous avons illustré avec l’exemple de Suze-la-Rousse présenté sous la forme de la projection d’un transparent d’une vieille gravure.

  • Démarche historique/archéologique

Le thème du château a été traité pendant les sorties archéologiques et grâce aux vues réelles d’édifices castraux. Il a été évoqué assez rapidement lors de la visite guidée de la vieille ville de Saint-Paul-Trois-Châteaux, comme au cours de l’année 1998/1999. Nous avons visité et commenté les façades extérieures du château de Suze-la-Rousse, qui a l’aspect d’une forteresse, avec tous les éléments de fortification bien conservés, contrairement à celui de Rochefort-en-Valdaine : crénelage, tour, chemin de ronde, fossé, éléments de pont-levis, vestiges de châtelet d’entrée hypothétique qui a la fonction d’une barbacane. Notons l’absence du donjon.

L’essentiel a été fait en classe avec les mêmes documents de vues réelles de châteaux que l’année précédente, auxquels nous avons ajouté les transparents des vestiges importants de la motte castrale anglaise de terre de Pleshey (dessin et vue aérienne), et les dessins du château de terre et de bois de South Mimms (Angleterre) avec des vues obliques, en coupe, de face 381 . Les élèves ont ensuite légendé le croquis d’une motte castrale présentée en coupe et celui d’un modèle typique du château de pierre.

Nous constatons que tous les taux globaux des questions des 5e4 archéologie sont supérieurs à ceux des 5e3 classiques. L’écart entre les moyennes générales est fort : 76,36/65,98 % de réussite. Nous confirmons les commentaires des évaluations de Suze-la-Rousse en 1998/1999.

La différence pour les taux de réussite à la question 1A est assez faible (2,33 %) entre les vues réelles des mottes castrales de la démarche historique/archéologique et les dessins de l’autre démarche. Celle-ci permet donc de bons résultats. Les 5e4 sont plus nombreux à donner une réponse complète (63,64/39,13 % 382 ). Il est certain que les photographies de vestiges matériels les ont davantage marqués pour répondre aux questions 1b, 1B, 1C. L’objectif de la question 1b est de dater les mottes. Avec la classe-archéologie, nous avons montré des diapositives de châteaux, dont la forme avait évolué et pour lesquels on voit la motte et le château de pierre (exemples à Doué-la-Fontaine, Villars-les-Dombes). Les élèves parviennent à bien dater le château de terre, les résultats sont nettement inférieurs avec la démarche historique/générale. La différence est importante : 84/48 % de réussite et 68,18/34,78 % de bonnes réponses.

La question 1B porte sur le château de pierre. Le château de Suze-la-Rousse étant un modèle, il est probable que la visite de ce monument a mieux fixé les idées des 5e4 que celles des 5e3 : 3,6 points d’écart entre les moyennes, et presque le double de bonnes réponses en proportion. Cette remarque est valable pour la question C, où il s’agissait d’indiquer les mâchicoulis, le créneau et le merlon : 76,66/63,66 % et 63,64/47,83 % de bonnes réponses. Les élèves de 5e4 ont davantage assimilé les connaissances sur l’évolution castrale, grâce aux photographies et à la visite. Trois diapositives sur cinq montrent le château de pierre construit sur l’aménagement d’une motte, élément difficile à visualiser sur nos supports figurés et qui n’apparaît pas.

Les résultats de la question 2 (sur les fonctions des châteaux) sont intéressants. Ils montrent que les 5e3 classiques ont dû fournir un travail moins sérieux de révison à la maison. Si l’on considère le pourcentage de bonnes réponses, les deux premiers éléments de la question 2 « habitation » et « défense » semblent faciles à donner, si l’élève a été attentif et a appris correctement.

Quant aux fonctions économique et politique, la visite d’un monument donne peut-être plus d’éléments de réflexion aux élèves. Toutes deux représentent des notions abstraites.

Enfin, nous avons utilisé des documents archéologiques personnels dans la démarche historique/archéologique : des diapositives de chantiers archéologiques auxquels nous avons participé ; celles-ci ont été prises dans le dessein d’être exploitées au cours d’une animation dans un but pédagogique ; la recherche de documents iconographiques dans des guides ou des ouvrages semi-spécialisés sur les châteaux (cas des représentations de châteaux anglais). Nous pensons que cet ensemble d’outils pédagogiques permet d’améliorer les résultats par rapport aux documents du manuel, parfois mal adaptés aux programmes.

La motivation des élèves est une autre raison. Elle est suscitée par les vues de châteaux réels, les visites guidées. Ceux de 5e4 ont de meilleurs résultats, car ils bénéficient d’un environnement culturel qu’ils ont choisi , un atelier de pratique artistique fondé sur le patrimoine. Ils s’intéressent aux bâtiments anciens étudiés, en manifestant un sentiment très net de curiosité.

Notes
381.

POISSON 1992, 53 et ALLEN BROWN (R.), Castle, Shire Publications ltd, 1989, pp.18-19.

382.

Annexes 403, 405.