2) Le soin porté à la compréhension des documents archéologiques

Il est important de bien choisir un document archéologique simple, comme le bas-relief qui montre la domination du roi assyrien sur le roi hébreu ou une monnaie (romaine, carolingienne), qui indique les pouvoirs de l’empereur. Celle-ci est souvent plus lisible qu’un document complexe, plus chargé en détail, d’accès parfois difficile pour des élèves de sixième, telle que la longue inscription lapidaire romaine du cadastre B du musée d’Orange, ou un texte sur les pouvoirs impériaux, moins attractif, moins ludique.

L’exploitation au collège de Suze-la-Rousse en 1999/2000 de la diapositive de la colonne rostrale de Milazzo symbole de la victoire des Romains sur Carthage au IIIe s. av. J.-C. a été moins efficace par rapport à l’association documentaire carte-texte-restitution. L’interprétation de ce vestige archéologique n’est pas évidente pour un néophyte car elle suppose que l’élève puisse retrouver lui-même le cheminement qui a permis de donner du sens au document. C’est une lecture au second degré. De ce point de vue, l’apprenant a plus de facilités pour se rappeler les idées grâce aux documents classiques, dont la signification est plus claire. La lecture se fait au premier degré.

Il faut donc clarifier le sens historique du principal support archéologique. L’enseignant doit au besoin le compléter par un texte ou un autre document archéologique, qui facilite la compréhension du message historique.

Dans un cas, en 1999/2000, à la question 8 b sur l’influence du monde hellénistique, nous n’avons pas su faire passer le message de manière satisfaisante à l’aide d’une série de diapositives du site de Glanum. La démarche historique/générale reposait sur un dessin qui montrait une restitution légendée de Pergame. Elle a donné de meilleurs résultats. La restitution est sans doute plus évocatrice. C’est une représentation plus simple à comprendre que les vues de la base des murs ruinés de maisons et de bâtiments politiques. La classe-archéologie a eu entre trois et quatre points de moins par rapport aux deux autres classes en 1998/1999. L’année suivante, nous avons prêté davantage attention aux commentaires des mêmes diapositives. Les élèves savent décrire une image, mais ne savent pas la lire au second degré. C’est dans le sens de l’interprétation historique que nous les avons guidés. De plus, la formulation de la question a été légèrement modifiée, plus précise dans un sens archéologique, ce qui a pu faciliter la compréhension des 6e4 en leur donnant une piste de réflexion (« Quels monuments… » au lieu d’une généralité). L’écart s’est réduit : la classe-archéologie a fait presque aussi bien ou mieux que les deux classes-classiques. Nous retenons que le document principal, la restitution accompagnée d’un texte, d’une photographie d’archéologie, peut donner d’aussi bons résultats que des diapositives de sites très ruinés, dont il ne reste que la base des élévations.