4) L’originalité des supports pédagogiques
Elle est multiple. C‘est d’abord de pouvoir présenter des objets réels ou un support pédagogique authentique, pratique souvent plus efficace que des documents bien transformés ou de deuxième main. Voici plusieurs exemples :
- Les diapositives des objets restaurés de la fouille de Charavines présentées aux collèges de Suze-la-Rousse ou de Farébersviller sont souvent plus intéressants qu’une image, telle qu’une miniature médiévale, décrivant de manière schématique une partie de ces objets. Elles ont aidé les élèves des classes-archéologie à mieux répondre à la question 1 que ceux qui ont travaillé avec les documents figurés du livre.
- Dans le manuel, les photographies de monuments de Constantinople de la période byzantine, d’objets archéologiques sur le pouvoir impérial carolingien.
C’est aussi exploiter des documents archéologiques inhabituels :
- L’égyptologue a conçu une intervention intéressante au collège de Suze-la-Rousse, en imaginant le parcours de quatre jeunes garçons dans l’Egypte antique, un prince, le fils d’un prêtre ou d’un scribe ou d’un paysan, destinés au même métier que leur père. Le spécialiste a intégré au fil de son discours des documents archéologiques qu’il analysait ou faisait expliquer.
- Une association documentaire sur le Temple de Jérusalem, composée de photographies provenant de la revue de vulgarisation Les Dossiers d’archéologie, des diapositives de la maquette de la ville à l’époque romaine et des photographies de Massada et d’idoles de la revue Le monde de la Bible. C’est très original par rapport aux documents du manuel. L’élève déploie ici l’opération mentale de « la créativité » qui « met en relation des éléments considérés habituellement comme disparates, appartenant à des champs ou à des registres différents et dont la rencontre produit la nouveauté
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».
- Une série de diapositives des forums romains.
- Des numéros de la revue La documentation photographique proposent des supports pédagogiques en archéologie préhistorique et historique. Elle vulgarise des résultats scientifiques. Elle met à la disposition des professeurs un ensemble intéressant de supports composés de photographies de format A4, des diapositives, des transparents, des fiches explicatives et de commentaires, etc. Les établissements du second degré sont en général abonnés à cette publication.
L’enseignant peut utiliser des documents photographiques personnels. Il choisit in situ les monuments à photographier et l’angle de vue le plus approprié en fonction des attentes pédagogiques des programmes. Nous l’avons fait pour nos élèves de Suze-la-Rousse sur Glanum, Rome, des châteaux. L’enseignant peut aussi exploiter une cassette-vidéo réalisée lors de voyages scolaires. C’est le cas du collège de Labastide Saint-Pierre sur le thème de la Rome antique. Ces démarches donnent une plus grande liberté pédagogique par rapport aux documents du manuel, qui peuvent être parfois mal adaptés aux programmes. Cela explique les bons résultats à des questions sur l’histoire romaine par les classes-archéologie de Suze-la-Rousse et de Labastide Saint-Pierre.
Les documents inhabituels peuvent créer ou susciter une attitude favorable à l’apprentissage, un comportement nouveau, qui lui ouvrira de nouvelles possibilités. «
Mais ce comportement nouveau n’est efficace que s’il est susceptible d’être utilisé dans des circonstances différentes, transféré dans des situations nouvelles »
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. Les projets scolaires ou les actions menées en archéologie sont réalisés dans cet esprit. Les enseignants veulent enrichir la culture générale des élèves, leur faire acquérir de nouvelles connaissances, qu’ils puissent réutiliser de manière autonome.