C - Le traitement de l’abstraction

C’est une difficulté en sixième et en cinquième. Les explications de l’archéologue aident souvent à faire comprendre aux élèves une idée abstraite.

Les questions 2a et 2b sur l’importance de la religion dans la vie des Grecs font appel à un concept, une idée abstraite difficile à assimiler, car notre société a des fondements laïcs. Savoir donner un exemple pour illustrer l’importance de la religion dans la Grèce antique, cela montre qu’ils ont probablement compris. Les pourcentages moyens de réussite par classe à la question 2b sont en général assez faibles, inférieurs à 33 % sur l’ensemble des deux années scolaires pour les trois établissements, sauf dans quatre évaluations sur douze 405 . Les classes-archéologie ont souvent de meilleures réponses.

Les documents de l’approche historique/générale peuvent être également efficaces pour travailler sur une idée très abstraite. Ainsi, les classes de Suze-la-Rousse ont étudié la notion de pouvoir divin de l’empereur Charlemagne à l’aide du texte du sacre, au cours des deux années scolaires (question 1c). Les documents iconographiques archéologiques de la chapelle d’Aix-la-Chapelle sont moins intéressants dans ce cas. Nous avons relevé la même situation quand nous avons demandé le nom du territoire où apparaissent les premières villes au néolithique et les raisons, aux élèves de 6e4 et 6e3 de Suze-la-Rousse en 1998/1999 (question 2 : Croissant fertile 406 ). L’association documentaire (carte, photographie et texte) est donc pertinente selon les difficultés à résoudre.

Le document archéologique du château de pierre ruiné, nécessite un effort d’abstraction de la part des élèves pour s’imaginer un château fort entier, contrairement à ceux de la classe-classique, qui ont étudié dans leur livre un dessin d’un modèle de château de pierre complet.

Notre propos est à nuancer. Les enseignants ont réussi de nombreuses fois à construire leur cours sur des documents montrant des vestiges de bâtiments ruinés sur la Grèce, Rome. Ils ont pu susciter l’imagination, pour que leurs élèves comprennent le sens des fragments de murs présentés. Ils ont pu pratiquer ainsi la métacognition. Cette pédagogie consiste à comprendre les processus mentaux, outiller l’adolescent pour le rendre conscient de ses stratégies cognitives, le faire réussir 407 . «  L’enseignant peut aider les élèves à mobiliser leurs capacités intellectuelles à condition qu’il sache les repérer, qu’il y ajuste sa pédagogie et qu’il rende les élèves conscients des stratégies d’apprentissage qui leur permettront de construire leur savoir 408  ». Il propose des outils concrets, de manière à ce que l’apprenant comprenne et enregistre l’information. Il demande de se baser sur le sens de l’observation : déterminer la forme mathématique du monument romain ruiné pour en déduire sa fonction ; l’aspect des pierres qui entourent ou bordent le bâtiment : un péristyle à colonne de section circulaire, encadre les salles du temple du Parthénon par exemple.

Notes
405.

Annexes 144, 149, 154, 161, 166, 176, 180, 185, 191, 193, 197, 202, les classes archéologie ont souvent de meilleures réponses.

406.

Annexes 10 et 13.

407.

ALTET 1997, 37.

408.

BARTH 1987, 16.