4) La didactique des professeurs

L’enseignant crée des situations d’apprentissage favorables. P. Meirieu appelle cela l’étayage et le désétayage. L’élève est mis dans une situation-problème, un conflit d’apprentissage entre la situation didactique nouvelle proposée par le maître et ses conceptions. Il doit ensuite «  intérioriser ses acquis » pour réutiliser ses connaissances «  en dehors de la situation de formation ». Il « devient le véritable acteur ». Nous pensons que cela s’est produit lors des animations de visite de patrimoine urbain, religieux ou castral en cinquième, ou avec le guide sur les cadastres romains et la romanisation. L’élève a compris et est capable d’exploiter ce qu’il a appris dans une situation nouvelle : il a « décontextualisé » ⁴²⁴ .

Lorsque le professeur s’engage dans un projet annuel comme un atelier artistique ou met en oeuvre une démarche historique/archéologique peu fréquente, ses élèves ont tendance à s’investir également. Les résultats scolaires s’améliorent. La personnalité de l’enseignant est un des facteurs explicatifs. Car celui-ci a un rôle important : des relations humaines de confiance s’instaurent avec le public scolaire.

Mais faisons quelques réserves. Le professeur développe une didactique variable selon les chapitres. Il peut se tromper, car il ne maîtrise pas tout. «  On n’a jamais suffisamment préparé le terrain pour éviter les pièges et les malentendus. On n’a jamais fait le tour de toutes les variables qui interviennent dans la construction d’une séquence d’apprentissage ⁴²⁵ . »

Les projets archéologiques réalisés sont empiriques et ont souvent une valeur expérimentale. Ils sont porteurs de sens, avec un objectif pédagogique d’ouverture culturelle et de réutilisation des connaissances dans des situations différentes, même en dehors du collège ⁴²⁶ .

Nous avions préparé avec l’enseignant du collège de Pierrelatte le traitement de la question 4c sur l’Empire carolingien à l’aide de documents similaires et nous obtenons des résultats opposés : les 5e archéologie de Pierrelatte ont mieux réussi que les 5e classiques au cours des deux années. C’est le contraire à Suze-la-Rousse.