II - Des animations interactives

L’interactivité a lieu à deux niveaux : d’une part, entre les élèves et les enseignants et, d’autre part, entre ceux-ci. Rappelons que nos animations concernent le cycle 3 de l’école élémentaire et les années de sixième et de cinquième du collège.

A - L’interactivité élèves-enseignants 436

Les enseignants tiennent compte des exigences des programmes qu’ils appliquent au maximum, quand ils élaborent des animations pédagogiques, quand ils construisent leurs cours. Bien entendu, ils commettent des erreurs dans leurs leçons, ne parviennent pas toujours à appliquer strictement les consignes des Instructions Officielles lors de sorties pédagogiques, car celles-ci dépendent aussi d’autres facteurs extérieurs que nous ne maîtrisons pas toujours.

Mais considérons uniquement l’interactivité telle qu’elle est définie dans les textes comme un souci des professeurs. La principale finalité de l’enseignement de l’histoire (et de la géographie) est, à la lecture des Instructions Officielles, la construction d’une culture générale, pour que les élèves comprennent le monde actuel. Cela suppose qu’ils aient mémorisé les « repères chronologiques », et aient assimilé les connaissances des programmes. On doit leur apporter les éléments pour appréhender le monde, leur présenter les éléments du patrimoine de nos sociétés qui sont «  les legs des civilisations ». Ils peuvent ainsi s’approprier une culture, car ils possèdent de quoi se forger une identité.

Cette démarche pour former ainsi le citoyen est longue. Elle commence avec les classes élémentaires, notamment dans le cycle des approfondissements. Elle se poursuit au collège dans le cycle d’adaptation (classe de 6e) et dans la première année du cycle central du collège (classes de 5e et de 4e). Cela continue jusqu’à la troisième, où le programme décrit le monde contemporain.

L’expression «  donner du sens » est mentionnée à plusieurs reprises dans les Instructions Officielles. L’enseignant doit « donner du sens » au travail des élèves qu’il dirige 437 . Non seulement il attire leur attention mais, en plus, il bâtit son cours ou son projet à partir de leurs réponses et de leurs idées. «  Cette recherche du sens doit être toujours première. Il s’agit de former l’intelligence active » des élèves 438 . Les textes officiels rejettent «  toute passivité » de l’apprenant.

Les projets sont interactifs, parce que l’apprentissage des savoirs et des savoir-faire implique des relations enseignants-élèves de va-et-vient permanents. Les documents sont un outil fondamental. Ils sont plus qu’une illustration. «  Ils sont étudiés pour eux-mêmes comme des éléments du programme. » Le cours se construit et avance grâce aux analyses documentaires des élèves guidées par l’enseignant. «  Le temps de la classe est celui des élèves 439 . ».

Plus précisément, l’enseignement de l’histoire repose sur quatre fondements 440 qui permettent l’interactivité : lire, observer, identifier ; mettre en relation ; rédiger ; mémoriser. L’enseignant prévoit un apprentissage progressif de ces savoir-faire au cours de la scolarité. C’est, par exemple, apprendre à identifier un site archéologique gallo-romain. Cela implique de le relier à la conquête de la Gaule par les Romains, de connaître et se rappeler les changements survenus dans la vie des Gaulois à partir de cette période de leur histoire.

Tout cela nous conduit à évoquer une notion importante des textes officiels : l’autonomie des élèves. Ces derniers ne sont pas libres ou jetés sans mode d’emploi, perdus dans un monument. Ils sont guidés par leur professeur ou un intervenant extérieur, qui les éclaire sur les connaissances à acquérir, qu’ils trouvent en partie grâce à leur savoir-faire. Leur autonomie est produite par une interactivité permanente avec le responsable pédagogique. Un des objectifs est de développer chez eux des capacités d’imagination à partir des cours d’histoire.

Notes
436.

Sur ce point, PROGRAMMES 6e, 1996, 27-29 ; ACC PROGRAMMES 6e, 1996, 41-48 ; PROGRAMMES 5e, 1997, 35-37 ; ACC PROGRAMMES 5e, 1997, 8-9 et 14-16.

437.

ALTET 1997, 33-34 : donner du sens en amont, en aval et au centre des apprentissages.

438.

PROGRAMMES 6e, 1996, 27 ; ACC PROGRAMMES 6e, 1996, 42.

439.

PROGRAMMES 5e, 1997, 35.

440.

ACC PROGRAMMES 5e, 1997, 14.