VII - A Vinsobres

C’est une petite école rurale de 120 élèves, dont les milieux socioprofessionnels concernent principalement l’agriculture et la fonction publique. L’école est située à dix kilomètres de Nyons, au sud de la Drôme. Elle s’est beaucoup investie dans des projets archéologiques pendant plusieurs années.

Le village a eu une histoire agitée, notamment entre les communautés catholique et protestante. De nombreux vestiges patrimoniaux sont visibles : quelques éléments d’un château en ruine au sommet, un ancien donjon, deux églises, les remparts concentriques du village, de vieilles maisons typiques. Des restaurations ont été réalisées, une signalétique des noms de rues réalisée, si bien que l’ensemble est relativement assez bien conservé, avec ce début de mise en valeur. Les témoins d’archéologie monumentale permettent de suivre l’évolution du bourg depuis le Moyen Age jusqu’à nos jours.

La commune est intégrée dans un ensemble géographique marqué par des villes aux ressources archéologiques (fouilles, élévations romaines et médiévales plus ou moins importantes : Vaison-la-Romaine à 15 km, Orange à 30 km, Nyons à 10 km avec un musée archéologique et la vieille ville).

L’école de Vinsobres s’est beaucoup investie dans des projets archéologiques, et a pu les financer grâce au P.A.E. et à une subvention attribuée par un groupement de communes de deux cantons.

La classe concernée par notre étude est celle du cycle 3, comprenant des élèves de C.M. 1 et de C.M. 2. Elle a bénéficié des animations de l’association Archéo-Drôme grâce au réseau culturel du sud de la Drôme «  Paysage et Patrimoine ».

Elle a travaillé au cours de l’année scolaire 1998/1999, sous la direction du professeur d’école, J.-L. Teste, et de l’archéologue de l’association Archéo-Drôme, sur le thème «  Trace et mémoire » à partir des vestiges monumentaux du village, de plans et de données historiques. Les annexes 441 et 442 sont un bilan du projet, qui constitue un exemple d’étude et de mise en valeur historique de la commune par la classe du cours moyen. Les activités sont très variées, concrètes, interactives.

Notre intervention a concerné l’archéologie monumentale. Nous sommes intervenu à trois reprises, au nom d’Archéo-Drôme, sur le métier d’archéologue, sur les traces archéologiques du vieux village de Vinsobres : une visite préparatoire, une visite guidée interactive avec les élèves, et une autre séance sur la transformation du paysage en prenant le sujet du village. Nous avons guidé les élèves dans sa partie ancienne du village, pour leur apprendre à lire les traces des bâtiments, remparts, les tours, les façades typiques de maison, l’organisation de l’espace du bourg médiéval et moderne.

Le professeur a procédé à l’évaluation de nos interventions à partir de notre questionnaire, le 15 mai 1999. Il a demandé à ses élèves 461 , de ne pas répondre à cinq questions insuffisamment ou pas assez abordées (n°2 , 3, 7, 13 et 14). Cela montre un certain décalage entre les intentions initiales et la réalisation du projet 462 . Mais celui-ci s’est très bien déroulé. L’enseignant, lui-même vivement intéressé, a su motiver ses élèves, attentifs, curieux et agréables.

Tableau des résultats (en pourcentage)

Questions
bonne
réponse
réponse incomplète réponse fausse pas de réponse total
n°1 : définition de l’archéologie
74

0

5

21

100
n°4 : rôle de l’archéologie 90 5 0 0 5
n°6 : comment l’archéologue date ? 63 dont :
- 26 : étude des élévations :
- 32 : études des couches
- 5 : étude des bâtiments anciens

21
 
16

100
n°10 : un archéologue est-il un historien ?
100

0

0

0

100
n°11 : quand on fait de l’archéologie, on fait de l’histoire ?

100


0


0


0


100
n°15a : stratigraphie monumentale
95

0

5

0

100
n°15b : les raisons 85 5 5 5 100
n°16 : meurtrière 63 0 37 0 100
n°17a stratigraphie de fouilles archéologiques
85

5

5

5

100

Il est plus facile pour les élèves de déterminer le rôle de l’archéologie que d’en donner une définition, pourtant très liée. Ils ont très bien compris les relations entre archéologie et histoire (questions 1, 4, 10 et 11). Ils ont assimilé la méthode de la stratigraphie des élévations ou des couches de terre (questions 6, 15a, 15b et 17). Près de deux tiers savent reconnaître une meurtrière sur un dessin (question 16).

Ce projet est une réussite. Les conditions étaient, au départ, très favorables. L’école de Vinsobres s’est engagée dans le projet quadri-annuel sur le patrimoine de manière très volontaire. Nos animations ont eu lieu en classe ou dans le village au cours de la première année 1998/1999. La conseillère pédagogique de l’Inspection Académique, Mme S. Pommier-Bonnet, avait résolu les difficultés matérielles. Elle a eu un rôle essentiel avec les écoles. Le réseau de médiation culturelle a bien fonctionné : l’association Archéo-Drôme a voulu donner un sens à cette formation en créant une structure qui propose des actions patrimoniales, en archéologie et en arts plastiques avec plusieurs écoles du sud de la Drôme pendant trois années scolaires. A Vinsobres, les élèves du cycle 3 ont été enthousiastes. Nous avons relevé le changement significatif l’un d’eux qui écrit : «  Avant je n’aimais pas l’histoire, mais maintenant oui, car cette année on a cherché la vie des gens il y a cent ans ».

Notes
461.

12 élèves de C.M. 2 et 7 de C.M. 1.

462.

Annexes 439 et 440.