VIII - Visites pédagogiques de sites archéologiques drômois du chantier du T.G.V. sud-est

Le Centre Départemantal de Documentation Pédagogique de la Drôme a demandé au Service Régional de l’Archéologie Rhône-Alpes et au responsable de l’A.F.A.N. d’organiser des visites scolaires de certains chantiers, en collaboration avec les chefs d’opération, par des animateurs extérieurs pour ne pas gêner les archéologues. Son service d’action culturelle avait bâti, avec la mission « Archéologie » dont nous nous occupions, un projet global intitulé «  chantier archéologiques et T.G.V. : le train de la découverte ». L’objectif était de produire à terme des documents autour du thème «  l’archéologie des enfants en Drôme ».

Nous avons donc pu organiser des visites sur trois chantiers différents. Celles-ci étaient assurées par un animateur en archéologie, Philippe Planel, et nous-même. Le C.D.D.P. prenait à sa charge les frais d’intervention et de transport des classes sur les sites. Les établissements scolaires intéressés n’avaient pas besoin de monter de dossier pour en bénéficier car elles étaient prises en charge directement par le C.D.D.P. de la Drôme et la Mission académique à l’action culturelle pour une partie. Une inscription suffisait. C’est un avantage important, compte tenu des démarches administratives habituelles, souvent pesantes. En échange, les animateurs ont demandé aux enseignants d’exploiter le thème de l’archéologie dans leur classe.

Huit classes ont visité la fouille de la villa romaine de Saint-Martin à Chabrillan en avril 1996 : trois classes de l’école primaire (C.E. 2 et C.M.) et cinq classes de collèges (quatre de sixième-cinquième et une de quatrième latinistes). Nous avions assuré quatre visites. En juin 1996, nous avions fait visiter le site romain des IIIe-IVe s. ap. J.-C. de Bourbousson à Crest à quatre classes : une cinquième de Die, dont nous étions le professeur d’histoire, une classe de sixième, deux classes de cycle 3 et de C.E. 2-C.M. 1. L’ensemble de ces visites a rassemblé 300 élèves.

Les élèves de 5eE du collège de Die ont fait des dessins d’une grande variété, qui montrent clairement l’évolution comparative du paysage du site de Chabrillan, les occupations antérieures possibles et fictives, l’évolution du site fouillé par les archéologues jusqu’à la ligne du T.G.V. L’objectif est atteint.

En septembre 1996, huit classes, réunissant deux cents élèves, ont visité le site néolithique des Malalônes à Pierrelatte, dans le sud de la Drôme : les quatre de sixième de Suze-la-Rousse, deux de cinquième de Pierrelatte et deux de primaire de cycle 3. Ph. Planel avait assuré trois animations 463 .

En général, l’impression est bonne. Les élèves ont le sentiment d’avoir découvert une partie d’un monde jusqu’alors inconnu, grâce à un guide archéologue et un questionnaire. Pouvoir se rendre sur des chantiers archéologiques de sauvetage constituent une opportunité pédagogique assez rare, parce que les archéologues ne souhaitent pas recevoir, en général, de visiteurs. Ils sont tenus par des règles de sécurité strictes et des délais souvent courts pour effectuer leur travail. Le C.D.D.P. avait dû négocier l’accès du site aux élèves avec le responsable de la structure archéologique et les chefs de chantier, parfois réticents.

Nous avons proposé aux élèves un mini-guide de fouilles 464 pour le site archéologique de Pierrelatte. Le questionnaire comporte trop de questions demandant une réponse formulée. C’est long pour les jeunes scolaires. Il manquait un questionnaire à choix multiples ou des interrogations avec des réponses figurées. Mais les enseignants ont apprécié ce document de travail, qui les a aidés dans leurs réflexions et la manière d’aborder les thèmes de la visite : la présentation du chantier, comment l’archéologue travaille, ce qu’il a trouvé et l’interprétation globale des résultats sous forme d’évolution du paysage à travers le temps. Le questionnaire est nécessaire pour aider le public, adulte ou jeune, amateur ou néophyte, à mieux cibler l’intérêt du chantier, à valoriser les vestiges archéologiques, souvent réduits. Comme son nom l’indique, c’est un guide, qui peut être repris et modifié, selon les exigences de chaque professeur.

Nous avions demandé aux enseignants de répondre à une fiche-bilan. Certains ont regretté que les élèves ne puissent fouiller eux-mêmes. La présence d’archéologues au travail les aide beaucoup à comprendre. Une classe a visité un site pendant l’absence d’une équipe, ce qui rend le message plus difficile à faire passer auprès d’eux, d’après le compte-rendu du professeur.

Notes
463.

PLANEL 2000, 320.

464.

Annexes 435 et 436.