L’association S.P.E.S. a organisé quatre chantiers d’initiation à la fouille archéologique dans le vieux village de Suze-la-Rousse, pendant des vacances scolaires en avril 1997, février 1998, en avril 1999, sous notre direction, avec l’autorisation du Service Régional de l’Archéologie.
Il s’agit d’une opération d’initiation ouverte à une dizaine de jeunes, mineurs, scolarisés en sixième ou en cinquième à Suze-la-Rousse, et en 1998 à l’école primaire. L’état d’esprit est différent de celui des chantiers de fouilles que les archéologues proposent habituellement l’été aux étudiants majeurs. Les opérations archéologiques se sont toutes bien passées. Nous n’avons jamais eu de problème de recrutement de candidats. La publicité a été limitée localement.
C’est pour eux la première occasion de fouiller, sauf pour certains, revenus l’année suivante. La durée du chantier est courte : cinq jours en général.
L’aspect pédagogique est fondamental 465 . Nous avons donné la priorité à l’apprentissage des techniques de fouilles. Les élèves ont rempli des fiches de couches. Ils ont traité le matériel découvert par des séances de lavage, marquage et un premier tri, que nous avons complété lors de la réalisation du rapport officiel. Ils ont mesuré l’altitude des points cotés et fait des relevés de plans et de coupes stratigraphiques. Nous avons consacré une ou deux séances à expliquer le patrimoine du village par une visite, une étude d’une archive historique ou une projection de diapositives sur la fouille des écuries de Suze-la-Rousse de 1990.
L’objectif scientifique est donc limité à des couches de remblais plus ou moins profondes. Mais ces opérations permettent parfois d’enrichir les connaissances sur le patrimoine suzien : la datation du rempart médiéval sud, la fouille d’une partie d’une chapelle de pénitents du XVIIe s., la réalisation du plan complet de ce monument très arasé, la connaissance de la topographie villageoise (place d’une rue en calade par rapport aux habitations). L’importance des remblais dans le vieux village ne nous a pas permis d’atteindre les couches inférieures souhaitées avec les niveaux de sol correspondant. Mais ces chantiers apprennent à travailler en équipe, à s’organiser et à gérer le matériel.
Nous venons de décrire des projets archéologiques, des actions diverses de sept établissements scolaires, tous différents. Nous nous rendons compte ainsi que l’enseignement de l’histoire peut profiter de multiples occasions pour monter un projet archéologique, afin de rendre le cours différent, plus vivant, plus concret. Les professeurs ont à leur disposition différentes formules administratives pour obtenir les autorisations et les financements nécessaires. Une condition indispensable est la connaissance des organisations archéologiques de sa région, des partenaires qui peuvent intervenir, des événements culturels (expositions, chantiers dans sa commune ou à proximité, etc.). L’enseignant d’histoire bénéficie d’une assez grande marge de liberté dans la préparation de son projet, qu’il peut aisément personnaliser.
ARKÉOjunior n°32, juin 1997, p.8-9.