Lorsque nous travaillions à l’action culturelle du C.D.D.P. de la Drôme, nous avions proposé aux enseignants de la Drôme deux mini-stages de formation à l’initiation à la prospection archéologique de surface sur des sites repérés, pendant un mercredi après-midi, l’un dans le sud du département à Bouchet en avril 1998, l’autre dans le nord à Chatuzange-le-Goubet en février 1999. L’information avait été faite par la revue du C.D.D.P., C’est-à-dire, que chaque établissement scolaire et des enseignants abonnés reçoivent.
L’objectif était de sensibiliser les professeurs volontaires à cette méthode de recherche et de leur montrer les possibilités pédagogiques réalisables avec des partenaires spécialisés en milieu scolaire. Ces deux ateliers se sont très bien passés, mais le nombre de personnes présentes était faible : trois ou quatre.
Cet échec peut être expliqué par les éléments suivants. Tous ne lisent pas cette revue du C.D.D.P. Les informations reçues dans un établissement sont très importantes. Elles ne leur sont pas toujours transmises. Ils ont parfois des difficultés à s’informer, ou ne sont pas toujours attentifs, malgré l’aide des panneaux d’affichage prévus à cet effet en salle des professeurs. Ils ont des réunions professionnelles après leurs cours, ce qui ne les motive pas toujours à consacrer une partie de leur temps libre à de la formation supplémentaire. Ils ont besoin de temps pour préparer leurs cours. Les contraintes personnelles et familiales sont certaines : le mercredi après-midi peut gêner. Il existe également une certaine routine : certains ne cherchent pas à s’ouvrir à d’autres horizons et se contentent de ce qu’ils font ou ont. D’autres ne sont pas intéressés.
Nous pensons que, si des ateliers culturels de ce genre, en particulier en archéologie, pouvaient être proposés : pendant le temps de travail, nous aurions une dynamique plus importante. Ils sont curieux, et ils sont intéressés par ce que l’archéologie peut apporter à leur didactique. Mais, il faut que l’institution les aide à s’informer, à vaincre leurs idées préconçues, à se mobiliser. Nous avons besoin de leur expliquer ces démarches culturelles qui s’intègrent dans leurs cours. Mais pour cela, il est nécessaire qu’ils se déplacent aux réunions pédagogiques.
L’un des deux ateliers d’initiation à l’archéologie a eu cependant un prolongement fort intéressant. Une enseignante de C.E. 1-C.E. 2 avait emporté avec elle le sac du mobilier très riche de la villa gallo-romaine de Bouchet. Elle a fait laver et marquer les fragments de céramiques par ses élèves. Elle venait d’étudier le monde gallo-romain. Elle a pratiqué un premier tri, comme nous l’avions fait au cours de l’atelier, in situ. Elle a expliqué la forme et la fonction de la plupart des poteries à l’aide de documentation pédagogique. Nous étions intervenu ensuite dans sa classe pour terminer le traitement du mobilier (tri et datation) et apporter des informations plus scientifiques sur la valeur du site repéré dans son contexte géographique.
Cela nous a permis d’aborder une nouvelle fois avec les élèves, en collaboration avec l’enseignante, le monde gallo-romain, grâce à l’archéologie. Notre intervention s’est déroulée de manière très satisfaisante, car les élèves ont été actifs et enthousiastes. L’enseignement a eu une forme inhabituelle. Il est devenu concret et vivant pour eux. Leur professeur les a emmenés au site de Vaison-la-Romaine une semaine après, pour voir et travailler sur les fouilles. Leur préparation pédagogique pour la visite a été réussie.
Ce genre de travail global peut être développé en archéologie sans grande difficulté, compte tenu de l’existence de services éducatifs dans ce domaine ou d’opportunités culturelles à saisir au bon moment 469 .
Une exposition archéologique des fouilles du T.G.V. Méditerranée s’est tenue au musée de Valence, du mois de décembre 2001 à mai 2002, avec des animations variées pour les jeunes en particulier.