1) Un problème de compétence

Peu d’enseignants ont reçu au cours de leur formation un minimum de compétences pour connaître les types de projets et les aider à réaliser les dossiers administratifs, parfois relativement complexes. Or il n’est pas évident de s’engager dans un projet en archéologie. Il faut être motivé, savoir s’adresser au bon interlocuteur de l’Education Nationale partenaire et choisir le spécialiste. Il faut veiller aux règles de sécurité, très contraignantes, du groupe pendant tout le temps de la sortie. L’enseignant ne maîtrise pas toutes ces conditions. Certains ont l’impression de perdre leur temps dans un musée ou n’en voient pas l’intérêt pédagogique.

En outre, l’archéologie tend à se spécialiser ; ses résultats sont le fruit d’un travail interdisciplinaire. Le fossé cognitif entre archéologues et enseignants semble s’accroître. Les connaissances ont besoin d’être vulgarisées à destination des seconds pour les intéresser et pour qu’ils comprennent la complexité de l’archéologie.

Or il existe de plus en plus d’organisations pédagogiques très efficaces et satisfaisantes, traitant et personnalisant les demandes scolaires, ce que proposent de grands musées ou des structures culturelles bien organisées, comme le musée de Saint-Romain-en-Gal, l’Office du Tourisme de Vaison-la-Romaine, le Centre d’Archéologie Préhistorique de Valence en collaboration avec le musée de cette ville etc.

Mme Brigitte Morand, responsable des interventions pédagogiques à l’I.N.R.A.P. pour la région Rhône-Alpes, et Mme Pascale Soleil, du musée de Valence, ont constaté que la demande d’animations archéologiques est réelle et s’accroît. Brigitte Morand date cette évolution depuis 1998. Cela peut être lié à des opportunités archéologiques comme des expositions médiatiques, telles que celles des fouilles du T.GV. Méditerranée au musée de Valence ou à la médiathèque de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Le problème, constaté par ces responsables de ces services culturels et nous-même, est qu’une partie des animations correspond assez souvent à une consommation de services pédagogiques, à une prestation de « produits finis ». Mme Mylène Lert, animatrice du patrimoine au Musée de Saint-Paul-Trois-Châteaux, l’a confirmé. L’Education Nationale devrait donc agir sur la formation des enseignants en leur donnant des outils, des conseils, pour une médiation culturelle interactive plus forte.