C - Des solutions pour développer les projets archéologiques

1) Les parcours diversifiés

La mise en place de leur généralisation dans le cycle central date de 1997, après des expérimentations à partir de 1995 477 . Ils sont remplacés par les itinéraires de découverte dès la rentrée 2002.

Les parcours diversifiés présentent plusieurs intérêts. Ils incitent les professeurs volontaires à travailler en interdisciplinarité et à mener un travail d’équipe. Ils sont le résultat d’une concertation collective qui propose à des élèves un projet auquel ils sont étroitement associés. Ces derniers ont le choix du parcours qui, parmi une série, s’inscrit dans leur emploi du temps obligatoire. Cela est important, car c’est à la fois une manière d’être valorisé, et une source probable de motivations dans les apprentissages 478 .

Le projet d’établissement, qui définit la politique éducative mise en place, est donc modifié. Par conséquent, un projet innovant peut s’inscrire dans la durée 479 . «  Avec les parcours diversifiés, on a la possibilité de faire expérimenter aux enseignants […] une pédagogie de la motivation et de la réussite 480 . » C’est une manière d’apprendre autrement, grâce à des thèmes transversaux, des «  méthodes et des concepts généraux dans les diverses disciplines » que les élèves apprennent ou révisent. Nous cherchons à mieux traiter la diversité des élèves.

Les résultats ont pu être parfois décevants. Mais nous pensons qu’il faut expliquer l’aspect positif de cette réforme. C’est une « révolution minuscule 481  », qui remet en cause une partie du système éducatif, contraint les enseignants à travailler autrement et valorise l’action de l’élève. «  On observe d’abord du côté des élèves une plus grande motivation et une activité cognitive plus forte 482 . » Le travail d’équipe est accru. Les relations élèves/professeurs sont renforcées ou changent de nature de facto par rapport au cours traditionnel. Celui du collège de Charlieu, qui s’est investi dans des parcours pendant plusieurs années, note un net changement d’attitude des élèves : plus calmes, plus sereins, plus actifs dans l’apprentissage. Les parcours diversifiés ont été très variés. Des enseignants en ont profité pour travailler le thème transversal du patrimoine local.

Les itinéraires de découvertes préparés dès 2001 correspondent à cet état d’esprit positif pour l’ensemble des acteurs éducatifs 483 . Des résultats similaires ont été observés dans des projets interdisciplinaires, comme celui du collège Eugêne-Noël de Mont-Ville en quatrième, près de Rouen, qui est exemplaire : la terminologie employée a varié, mais le contenu n’a guère changé. Il s’appelle « Patrimoine industriel » et se réfère au concept de révolution industrielle étudié en histoire. Il met en relation beaucoup de professeurs. Il a permis à des élèves en difficultés de se remettre à niveau et, pour certains, de redécouvrir le plaisir d’apprendre 484 .

Les parcours diversifiés ont, bien entendu, connu des échecs, mais ont pu aussi favoriser les meilleurs élèves. Ceux qui se sont lancés dans « l’aventure » ne sont pas assurés que la pédagogie du détour, c’est-à-dire une voie différente d’accès aux mêmes connaissances, soit aussi intéressante que la voie habituelle 485 . L’enjeu est la démocratisation du collège. Des spécialistes se sont rendu compte que certains parcours diversifiés accentuaient les écarts entre bons et moins bons élèves. Par définition, ils apportent de nouvelles formes d’enseignement. Les tâches d’apprentissage n’ont pas toujours été identifiées clairement pour réaliser le travail scolaire ; comment l’élève parvient-il à atteindre à apprendre l’essentiel de la leçon 486 ? Ainsi, le chef d’établissement voit son action s’accroître, en essayant de développer de telles actions et s’affirme comme chef d’une équipe avec laquelle il négocie.

Notes
477.

B.O.E.N., n°10 du 6 mars 1997. Le cycle central regroupe les classes de 5e et 4e.

478.

CASTANY 1998, 64.

479.

PANTANELLA 1998, 60.

480.

PANTANELLA 1998, 61.

481.

PANTANELLA 1998, 61.

482.

PANTANELLA 1998, 59.

483.

Cf. conclusion générale. B.O.E.N. n°16, 18 avril 2002.

484.

DUPUIS 2000, 47.

485.

KERLAN 2000, 76.

486.

KERLAN 2000, 81.