Comme nous l’avons déjà indiqué, nous trouvons en exergue au poème « Sultan Achmet », un vers d’un poème de Hâfez. Cette citation ne figure pas là par hasard. En effet, si nous comparons ce poème de Hugo avec le qazal III 120 du Divân de Hâfez, nous trouvons des passages qui se ressemblent. Nous citons quelques vers de ce qazal :
‘« Si ce jeune Turc de ShirâzDans les deux poèmes, le personnage commun cité par Hugo et Hâfez est un « Turc ». Dans « Sultan Achmet », l’amoureux est le roi « Turc » alors que dans le qazal d’Hâfez, le poète lui-même est amoureux du « jeune Turc ». Hâfez est prêt à donner « Samarkand avec Bokhârâ » à son bien aimé. Dans « Sultan Achmet », le roi « donnerai[t] sans retour
‘[S]on royaume pour Médine,Les « tsiganes charmeurs, semeurs de troubles et de joie » ont été remplacés chez Hugo par
‘« Juana la grenadine,Juana a aussi « dérobé la paix du cœur » du roi qui est prêt à lui donner tout son royaume. Mais contrairement à Zolaikhâ qui adopte la religion de Joseph, Juana demande au roi de devenir chrétien comme lui. Finalement, le roi accède au souhait de Juana.
Les images utilisées à la fin de « Sultan Achmet » ressemblent à celles qui sont utilisées par Hâfez à la fin de son poème. Comme Hâfez, Hugo cite « les perles » et le « collier » :
‘« - Par ces perles dont la chaîneDes explications plus complètes concernant « le qazal » se trouvent dans l’appendice I, III, B.
L'Amour, l'amant, l'aimé, éd. cit., pp. 21 et 23.
Les Orientales, Les Feuilles d’automne, éd. cit., p. 133.
Ibid., pp. 133 et 134.