c) Le destin
‘Lahor : « La brique faite un jour peut-être avec la cendre
D’Omar, de Feridoun ou du grand Alexandre,
Servit à rebâtir des palais aux vivants
273
… »’
Ce quatrain de Jean Lahor est le résumé des quatrains suivants de Xayyâm :
‘– Xayyâm : « […] les briques que l’on fera de ton corps serviront à construire des palais pour d’autres
274
. »
– Xayyâm : « Ô potier ! sois attentif, si tu possèdes la saine raison ; jusques à quand aviliras-tu l’homme en pétrissant sa boue ? C’est le doigt de Féridoun, c’est la main de Kèy-Khosrov que tu mets ainsi sur ta roue. Oh ! à quoi penses-tu donc
275
? »’
Ou bien :
‘Lahor : « Une tête est plantée en haut d’une muraille ;
Un vieux corbeau se tient près d’elle qui la raille :
« Soleil resplendissant, Mahmoud
276
, où donc es-tu
277
? » »’
‘Xayyâm : « J’ai vu sur les murs de la ville de Thous un oiseau posé devant le crâne de Key-Kavous. L’oiseau disait à ce crâne : « Hélas ! que sont donc devenus le bruit des anneaux de ta gloire et le son du clairon
278
? » ’
Ailleurs :
‘Lahor : « Bien que ton corps ressemble au long corps du cyprès,
Ton œil pur au matin, aux tulipes ta joue,
Je cherche encor pourquoi le Destin, qui se joue
Des êtres, m’a fait vivre et me détruit après
279
. »’
‘Xayyâm : « Il est un vase dont la raison loue la beauté,
Et qu’elle couvre de mille baisers amoureux.
Le potier du destin ne façonne
Semblable vase que pour le briser sur le sol
280
. »’