d) Dieu, le doute

‘Lahor : « Sans Mon assentiment, Allah, tu m’as fait naître,
Et je n’ai pas compris pourquoi j’étais venu,
Ni comment ta magie avait fait apparaître
Un fantôme de plus en ce monde inconnu.
[…] Je marche, et cherche en vain à deviner les causes
De la halte ici-bas, Allah, et du départ 281 . »’ ‘Xayyâm : « D’abord, il m’a donné l’être sans mon assentiment, ce qui fait que ma propre existence me jette dans la stupéfaction. Ensuite, nous quittons ce monde à regret et sans y avoir compris le but de notre venue, de notre halte, de notre départ 282 . »’

Ou bien

‘Lahor : « O mon âme, épervier d’Allah, d’un vol altier
Viens et monte, et planant sur l’univers entier,
Embrassant d’un regard toutes les créatures,
Les formes d’autrefois et les formes futures,
[…] Et l’univers entier est entré dans tes yeux :
Et bénis donc Allah, qui t’a pendant cette heure
Laissé, comme un oiseau, traverser sa demeure 283 . »’ ‘Xayyâm : « Semblable à un épervier, je me suis envolé du monde des mystères, espérant m’élever vers un monde plus haut ; mais, tombé ici-bas et n’y trouvant personne digne de partager mes secrètes pensées, je suis ressorti par la porte par laquelle j’étais entré 284 . »’
Notes
281.

L’Illusion, éd. cit., p. 203.

282.

Les Quatrains de Khèyam, éd. cit., p. 62.

283.

L’Illusion, éd. cit., p. 206.

284.

Les Quatrains de Khèyam, éd. cit., p. 114.