g) L’amour mystique

‘Lahor : « Ton âme est le rayon qui, perçant l’ombre noire,
A des atomes vils prête un instant sa gloire.
Mais au néant, Allah, retire ta clarté,
Et que restera-t-il de sa réalité 298  ? »’ ‘Lahor : « Ta pensée, éclairant un jour cet univers,
Un moment fit briller ses poussières d’atomes ;
Et tout ce monde, Allah, tourbillon de fantômes,
N’est qu’un rêve ou qu’un jeu reflété par mes vers 299 . »’

Les deux quatrains de Jean Lahor cités ci-dessus sont une confirmation en vers de la note de bas de page 6 du quatrain 47 des Quatrains de Khèyam, traduits du persan par Nicolas J. B. : « Ce monde, selon les soufis, est moins que rien. C’est un monde de خيال, d’imagination, de rêve ou d’illusion. Il n’existe que par la splendeur du Tout-Puissant, qui répand sa pensée sur tout l’univers, semblable en cela à la lumière qui se disperse sur toute la terre lorsque le soleil se lève. L’absence de cette splendeur divine ferait tout rentrer dans le néant, de même que les atomes perceptibles à l’œil dans les rayons du soleil rentrent dans l’obscurité et disparaissent dès que cet astre cesse de luire dans les cieux 300 . »

Notes
298.

Les Quatrains d’Al-Ghazali, éd. cit., p. 37.

299.

Ibid., p. 39.

300.

P. 27.