a) Biographie

Abol Qâsem Mansur ebn Hasan Ferdowsi naquit vers l’an 329 de l’Hégire (940 ap. J.-C.) dans une famille de propriétaires terriens du village de Pâz dans la région de Tus au Xorâssân où il passa toute son existence. Il appartenait à une classe sociale peu atteinte par l’Islam, se trouvant donc dans une certaine continuité culturelle avec le passé pré islamique du pays.

En plus du persan, il connaissait l’arabe et le pahlavi, la langue des ancêtres, ainsi que la philosophie grecque. Son œuvre, Le Livre des Rois, compte parmi les meilleures épopées de tous les temps. En plus de 50 000 distiques, il relate les fastes de l’antique Iran jusqu’à l’invasion arabe du VIIe siècle de notre ère. Cette œuvre parut pour la première fois en 384 de l’Hégire et n’était dédiée à personne.

La rédaction du Šâhnâme (Livre des Rois) était une réponse à un besoin de la société : les Iraniens avaient perdu leur identité et étaient dirigés par le Gouverneur de Bagdad ; c’était également l’époque où des nomades attaquaient du côté du Nord-est de l’Iran. Le Šâhnâme était fait pour faire naître un esprit de résistance face à ces dangers. Ils avaient besoin de renouer avec leur culture pré islamique. Trois ans après la première parution de ce livre, le turc Mahmud qui se prétendait Iranien, descendant du dernier roi sassanide et qui avait d’ailleurs reçu une éducation iranienne, prit le pouvoir. Ferdowsi accepta de dédier Le Livre des Rois au sultan Mahmud en 394 de l’Hégire et le lui offrit en 400 ou 401, après y avoir effectué les changements nécessaires en ajoutant un éloge au début et à la fin du livre et en l’adaptant aux croyances religieuses de Mahmud qui était sunnite. Tout ceci ne fut pas suffisant pour attirer l’attention du Sultan. Ferdowsi ne reçut jamais l’aide financière de Mahmud bien qu’il ait fait régulièrement son éloge, il semble avoir fini sa vie dans la gêne même si Le Šâhnâme avait eu un certain succès de son vivant. Lorsqu’il mourut vers 410 (1019-1020 ap. J.-C.), un religieux fanatique empêcha qu’on l’enterre dans le cimetière musulman de Tus, il fut alors enterré dans son jardin de la ville de Tâberân.