L’œuvre de Sa’di se compose à la fois de prose et de poésie. Le Bustân est son chef-d’œuvre en vers, son chef-d’œuvre en prose est Le Golestân qui contient aussi des poèmes en persan et en arabe. Le Sa’di Nâme ou Bustân fut produit en 655 de l’Hégire (1257 ap. J.-C.) et Le Golestân un an après en 656 de l’Hégire (1258 ap. J.-C.) Sa’di composa également des qasides 523 en arabe qui contiennent moins de 700 vers ; elles comprennent des éloges, des conseils, des passages lyriques et sont d’ailleurs assez sévèrement jugées. Viennent ensuite des qasides en persan qui comprennent des conseils et l’éloge des rois. Il écrivit également des qat’es 524 , des tarji’ bands 525 , des quatrains et des qazals 526 qui sont ses compositions les plus appréciées en poésie car ils atteignent avec lui leur forme classique et préparent l’œuvre de Hâfez. Ses autres œuvres en prose sont Majâlésé Panjgâne [Les Cinq réunions], Resâle dar pâsok e Sâhebdivân [Le Traité en réponse à Sâhebdivân], Resâle dar Aql va Ešq [Le Traité sur l’esprit et l’amour], Nasihat Al Moluk ou nasâyeh Al Molouk [Conseils au roi]. Le Kolliyât e Sa’di ou Kolliyât e Šeyx est letitre que l’on donne à l’ensemble de son œuvre en prose et en vers.
La renommée qu’il eut de son vivant se développa très rapidement, ce qui constitua un fait sans précédent. Il ne se consacra pas uniquement à l’éloge ou à l’expression des sentiments amoureux, il parla de toutes les catégories de la société. Il sut employer un langage pur et élégant, illustrer ses conseils par des exemples, recourir à l’humour et à d’anciens proverbes persans connus depuis plusieurs siècles.
En effet depuis l’époque de Manučehri, au début du Ve siècle, et jusqu’à la fin du VIe siècle, où le phénomène fut porté à son comble, la plupart des poètes employaient de nombreux mots arabes ainsi qu’un vocabulaire compliqué de sorte que leur compréhension nécessitait de longues études. Sa’di créa son propre style, un style simple mais non pas simpliste, et ne sacrifia jamais le persan à l’arabe. S’il utilisa des mots arabes, il s’agissait de mots ancrés dans la langue persane. La poésie de Sa’di ainsi que sa prose peuvent se lire aisément. Cette simplicité est certainement la raison pour laquelle Sa’di fait partie des poètes persans les plus accessibles pour les Occidentaux non spécialistes de l’Orient.
Voir l’appendice I, III, A.
Ibid, E.
Ibid, G.
Ibid, B.