2 Le Bustân

Le mot Bustân est composé de « bu » signifiant « parfum » et du suffixe « stân » signifiant « le lieu de ». Il s’agit d’un titre très courant aussi bien pour des ouvrages arabes que persans. Cette œuvre de Sa’di a d’abord été connue sous le nom de Sa’di Nâmé ce qui signifie « livre de Sa’di par excellence ». Ce livre fut achevé en 655 mais on ignore la date à laquelle il a été commencé, Sa’di en a commencé et certainement terminé la rédaction avant son retour dans la province du Fars. Il contient environ 4000 vers et c’est un masnavi didactique. Il fut retouché après 655 par Sa’di, ensuite par des copistes.

Le Bustân, qui est né de l’imagination de Sa’di, est une utopie formée par ses rêves et ses désirs et est rempli d’admiration pour la vertu, la pureté du caractère, la foi, la sincérité. L’homme est montré comme il devrait être et Sa’di a imaginé une ville où les lois seraient basées sur l’affection et l’amitié, où les relations seraient saines, où la tyrannie n’existerait pas. Le poète veut faire partager son expérience à ses lecteurs et désire les guider vers son idéal. Il montre des sentiments philanthropiques dans la plupart des vers du Bustân.

Le Bustân contient neuf chapitres plus un chapitre de prière et de conclusion. Les deux premiers chapitres s’adressent plus précisément aux rois, les autres aux hommes en général.