3 Résumé du Bustân

Premier chapitre : [la justice, la sagesse de l’Etat]. Sa’di s’adresse plutôt aux rois, aux gouverneurs et aux princes car il faut qu’ils soient honnêtes pour que le reste de la société le soit, mais il parle de façon générale pour ne pas viser une personne ou un groupe de personnes en particulier. Le thème de l’indifférence est le point commun de la plupart des récits de ce chapitre : les gens ne doivent pas être indifférents à ce qui se passe dans leur pays. Dans nombre de ces récits Sa’di respecte la justice et explique qu’avant de punir quelqu’un il faut instruire son affaire afin d’éviter l’arbitraire, fléau de la monarchie. Il montre également au roi comment faire la guerre, comment diriger une armée. Cependant il est modéré et pense à la paix dans tous les cas.

Deuxième chapitre : [de la bienfaisance]. Les thèmes de ce chapitre sont la générosité, le respect des pauvres, la clémence, l’intérêt que l’on doit montrer pour les orphelins.

Troisième chapitre : [de l’amour, de la griserie]. Pour Sa’di l’amour humain tourne à l’amour mystique et constitue une réponse aux questions fermées à l’homme naturel sur le destin, la souffrance et la mort.

Quatrième chapitre : [de la modestie]. L’homme doit être calme, posé et c’est en se vidant de soi qu’il peut parvenir à la sagesse.

Cinquième chapitre : [du consentement à la volonté de Dieu]. L’homme doit supporter paisiblement les difficultés imposées par le destin, puisqu’il n’a pas le pouvoir de s’y opposer.

Sixième chapitre : [du contentement]. Les Orientaux accordent beaucoup d’importance à ce terme, cela vient de leur confiance en Dieu pour pourvoir à leurs besoins ou cela peut révéler un attachement au soufisme. Pour répondre à la question qui est de savoir si le contentement est un frein ou un accélérateur pour le progrès de l’homme, Sa’di va plus loin en disant que le contentement rend l’homme fort car il doit se libérer du désir sous peine de devenir son esclave et finalement celui de tout homme.

Septième chapitre : [de l’éducation]. Il s’agit de l’un des chapitres les plus longs, il est mêlé de conseils et de philosophie. Sa’di s’intéresse aux femmes et à leur comportement car ce sont elles qui éduquent les enfants et à cette époque personne ne leur accordait assez d’importance. Il cite les qualités nécessaires à une femme et les incite ainsi indirectement à l’éducation. Il veut que la famille soit solide pour que la société ait une base solide. Pour l’éducation de l’enfant, il recommande une certaine dureté avec le garçon et l’obligation de lui apprendre à gagner lui-même sa vie. Il critique la pédophilie.

Huitième chapitre : [de la gratitude pour la santé]. Sa’di invite les hommes au calme, ils doivent être reconnaissants envers Dieu pour ce qu’ils ont. La reconnaissance est le remède à la jalousie car tout ce que l’homme possède lui vient de Dieu, non de son prochain ou de lui-même.

Neuvième chapitre : [du repentir et du bon chemin]. Dans ses récits, Sa’di avertit les vieux de l’urgence du repentir et le conseille aux jeunes. Devant la perspective de la mort et du Jugement dernier, la vraie valeur de la vie apparaît et il est encore temps de se repentir.

Dixième et dernier chapitre : [de la prière]. Sa’di y cite souvent la main car c’est elle qui est utilisée pour la prière. C’est un des chapitres les plus courts. Il demande à Dieu d’être pardonné et préservé du mal car il est sûr que Dieu pardonne, contrairement aux hommes.

Le Bustân contient un aspect éthique et humain qui le distingue des autres œuvres du poète. Il reflète de nombreux aspects d’une utopie pleine de vertus et de piété. L’auteur de cette œuvre conduit ses lecteurs intéressés au plus haut point à travers ses conseils moraux et didactiques exprimés sous la forme d’histoires fascinantes vers un monde qui requiert de la sympathie envers ceux qui souffrent et qui considère tous les êtres humains comme des parties d’un même ensemble.