4 Le Golestân

Le mot Golestân est composé de « gol » signifiant « fleur » et du suffixe « stân » signifiant « le lieu de ». Le Golestân fut écrit en 656 de l’Hégire (1258 ap J-C), et porta à son comble la prose technique. Dans cet ouvrage en prose on rencontre également des poèmes en persan, parfois en arabe, des versets du Coran, des hadis (les propos du prophète ou d’un de ses compagnons rapportés par la tradition) et des proverbes. Les vers et la prose y sont tellement bien mêlés que le lecteur, plongé dans sa lecture, ne sent pas le passage de l’un à l’autre. Cet ouvrage est composé de huit chapitres dont la structure dominante est le hékâyat (récit). Le but de la plupart de ces hekâyats est l’éducation, la purification de l’esprit. Le sujet principal est la morale, mais l’esprit mystique de Sa’di transparaît également à travers sa prose.

Le Golestân de Sa’di est une peinture du monde tel qu’il est contrairement au Bustân. Les comportements humains y sont dépeints comme ils sont et non comme ils devraient être. Les défauts et les qualités présents dans la société humaine ont été décrits avec une grande maîtrise ; les conflits et les contradictions entre les idéologies, les différents points de vue, les attachements et les désirs des diverses classes sociales ont été analysés en détail et présentés sous la forme d’histoires captivantes.