a) Biographie

Šams Ed Din Hâfez Širâzi naquit vers l’an 700 de l’Hégire (1300 ap. J.-C.) à Ispahan et partit très tôt pour Chiraz avec son père qui était un marchand. Cette ville était alors un centre pour la science et la littérature dans le monde musulman principalement depuis l’invasion des Mongols et la destruction de certaines centres scientifiques importants.

Il apprit le Coran par cœur dans une école religieuse, ce dont il se vanta dans son œuvre. D’ailleurs son surnom, Hâfez, signifie littéralement « celui qui sait le Livre saint par cœur ». Il connaissait parfaitement la littérature arabe. Contrairement à Sa’di, il mena une existence sédentaire à Chiraz qu’il ne quitta que deux fois pour Ispahan et Yazd, peut-être parce qu’il était entré en disgrâce auprès du Šâh.

Il passa plus de la moitié de sa vie au service des rois, il écrivit plus de 137 qazals ayant trait à la situation du gouvernement, à l’administration du pays et aux actes des rois dans lesquels il critiqua les tyrans et les courtisans. Durant sa vie à la cour il connut trois rois : Le Šâh Abu Ashaq (né en 721 de l’Hégire - mort en 758), Amir mobârezed din (mort en 765 de l’Hégire), un fanatique qu’il détestait et le Šâh Šojâ’ (mort en 785 de l’Hégire) avec lequel il fut assez lié.

Hâfez mourut vers l’an 792 de l’Hégire (1389 ap. J.-C.). Son inhumation dans le cimetière des musulmans fut refusée par quelques mollahs. Il y fut finalement enterré après que l’on ait eu recours aux présages en utilisant ses poèmes, en effet le poème qui fut tiré au sort disait :

‘« [Ne refuse pas l’enterrement à la dépouille de Hâfez,
même si elle est imprégnée de péchés, elle ira au paradis] ».
Son tombeau est proche de celui de Sa’di.’

Ce recours aux présages se transmit au fil des générations. Aujourd’hui encore de nombreuses personnes se réfèrent au livre de Hâfez qu’ils ouvrent au hasard pour y trouver des réponses à leurs interrogations sur l’avenir.