Ce terme vient de « robâ’ » signifiant « composé de quatre parties ». Il s’agit d’un poème composé de quatre hémistiches.
Le premier vers est appelé mosarra’, c’est-à-dire que ses deux hémistiches ont le même qâfiye. Dans les anciens robâis, les quatre hémistiches ont le même qâfiye ou le même radif alors que dans les suivants le troisième hémistiche n’a pas le même qâfiye ou le même radif que les autres :
‘چون فوت شوم بباده شوييد مر ا تلقين ز شراب و جام گوييد مراDans le robâi les trois premiers hémistiches représentent l’introduction, le quatrième la conclusion.
Il existe trois sortes de robâiyât en fonction de leur sujet : Le robâiyât amoureux comme ceux de Rudaki, le robâiyât soufi comme ceux d’Attâr et Molavi, le robâiyât philosophique comme celui de Xayyâm.
On dit que les Arabes dans leurs robâiyâts se sont inspirés des Iraniens. La rime et la forme du robâi sont en effet typiquement persanes. Il existe plusieurs versions au sujet de l’origine du robâiyât, d’après certains le robâi serait la forme développée d’une forme poétique pré islamique encore connue dans les premiers siècles de l’Islam. D’après des sources anciennes les poètes se seraient inspirés de la tradition populaire.
J. B. Nicolas. Les Quatrains de Khèyam (traduction), Paris, Imprimerie Impériale, 1867, quatrain 7, p. 5.