IV.3.Situation adidactique et importance du milieu

L’appropriation du savoir visé ne se réalise que si l’élève s’adapte à la situation et arrive à la solution. Il s’agit alors de la situation adidactique pour laquelle le milieu a un rôle central permettant la validation des productions de l’apprenant. La connaissance visée est entièrement dépendante de l’organisation et de la construction de la situation faites par l’enseignant. Le « milieu » doit être alors un facteur de difficultés et de déséquilibre et l’élève apprend en s’adaptant à ce milieu.

La notion du « milieu adidactique » est introduite pas Brousseau comme étant, dans le processus de dévolution antagoniste du système enseigné :

‘« …à la fin de l’enseignement, le système enseigné sera supposé faire face, à l’aide du savoir appris, à des situations dénuées d’intentions didactiques. Le savoir enseigné à l’élève est supposé lui donner la possibilité de lire ses relations avec ces systèmes comme des nouvelles situations a-didactiques et par ce moyen, de leur apporter une réponse appropriée. Le milieu est le système antagoniste du système enseigné, ou plutôt, précédemment enseigné ». (Brousseau, 1986, p. 89)’

La construction du sens d’un concept passe par sa mise en œuvre dans un espace limité de problèmes. Selon Tsoumpelis & Gréa (1995), cet espace de problèmes est comparable à celui du « champs conceptuel » au sens de Vergnaud (1981). Si les aspects fondamentaux d’un concept sont impliqués dans une situation problème, nous pouvons, selon Brousseau, caractériser cette situation comme fondamentale.

La confrontation des apprenants avec le milieu adidactique a pour objectif de rendre inopérantes les solutions indésirables, ce qui favorise les solutions mettant en œuvre les savoirs visés.