3. Correspondance entre les personnages.

3.1. Dans le premier texte.

Après avoir relevé précédemment que la description de certains personnages (le père de Nour et du cheikh Ma el Aïnine) se trouve soumise à la répétition, il s'agit de voir dans cette partie comment des indices communs à deux personnages différents, font que le lecteur conclut à une correspondance au niveau de leurdescription:

  • entre le père de Nour et le guerrier aveugle:

Le lecteur observe qu'il y a une correspondance dans les termes utilisés pour décrire les deux personnages:

  • après que le père a prié dans le tombeau de l'homme saint (au chapitre premier);
  • et après que le guerrier aveugle avait reçu la bénédiction du cheikh Ma el Aïnine (au chapitre quatre).
Le père de Nour. Le guerrier aveugle.
-une énergie nouvelle entrait dans son ventre: p30; au fond de lui il y avait une force nouvelle: p31

-il n'y avait plus de souffrance: p30

-immobile: p31

-comme s'il savait ce qu'il devait faire, comme s'il connaissait d'avance le chemin qu'il devrait parcourir: p31

-l'homme titubait un peu: p32
-il dut s'appuyer sur l'épaule de Nour: p32
-le visage du guerrier aveugle où une lumière nouvelle semblait grandir: p371

-il n'y avait plus de souffrance: p372

-immobile: p371

-sa main était devenue légère, comme celle d'un homme qui sait où il va: p372


-il avançait en titubant un peu: p371
-appuyé sur l'épaule du jeune garçon: p371

De même que le lecteur note que les deux personnages ne parlent pas:

  • le père: "il n'y avait plus de mots non plus", (page 30);
  • le guerrier aveugle: "il ne parlait pas", (page 371).
  • *entre le père et le cheikh Ma el Aïnine:

Le lecteur remarque que certains indices se retrouvent d'un personnage à un autre:

Le père de Nour. Le cheikh Ma el Aïnine.
-il ne sentait pas le passage du jour, ni la faim, et la soif: p31

-peut-être qu'il n'attendait plus rien: p32

-le guide ne semblait s'apercevoir de rien: p31


-immobile: p31
-le vieil homme ne sentait plus la vieillesse, ni la fatigue, ni l'inquiétude: p71

-il n'attendait plus rien: p71

-Ma el Aïnine ne semblait pas s'en apercevoir: p41

-la figure frêle du vieil homme, immobile entre eux: p38

Le lecteur ne manque pas de noter encore que:

  • Ma el Aïnine ne regardait personne", (page 71),
  • et que le père "n'avait pas écouté" son fils qui lui avait parlé: (page 25): dans les deux cas, aussi bien les sens visuel qu'auditif sont suspendus.
  • entre le guerrier aveugle et le cheikh.

Comme le guerrier aveugle, le cheikh est devenu aveugle, et cela à partir du chapitre six:

Nour se souvient du guerrier aveugle, de la main de Ma el Aïnine qui a touché ses yeux, de son souffle sur la face de l'homme blessé. Maintenant, Ma el Aïnine connaît la même solitude, celle dont on ne s'échappe pas…p405’

Le lecteur dispose des mêmes indices dans la description des deux personnages:

  • après que le guerrier aveugle a reçu la bénédiction du cheikh Ma el Aïnine au chapitre quatre;
  • et quand Ma el Aïnine a reçu la bénédiction de Nour au chapitre six:
Le guerrier aveugle. Le cheikh Ma el Aïnine.
-il n'y avait plus de souffrance: p372


-immobile: p371
-le visage de Ma el Aïnine semble apaisé, libéré de sa souffrance: p405

-immobile: p244.
  • entre Nour et le cheikh Ma el Aïnine .

Le lecteur remarque que certaines instructions dans la description du cheikh Ma el Aïnine -quand il a donné la bénédiction à l'homme aveugle au chapitre quatre -se répètent dans la description de Nour quand ce dernier a béni le cheikh (au chapitre six):

Nour. Le cheikh Ma el Aïnine.
-Nour passe la paume de sa main sur le front de Ma el Aïnine: p405

-sans prononcer une parole: p405

-il mouille le bout de ses doigts avec sa salive, et il touche les paupières qui tremblent d'inquiétude: p405

-il souffle doucement sur le visage: p405
-il a passé la main sur son front: p371


-sans prononcer une parole: p371

-le bout de ses doigts mouillé de salive, il a frotté les paupières de l'aveugle: p371


-il a soufflé doucement sur son visage: p371