7.1. Les changements que connaît Lalla.

Le lecteur ne manque pas de noter que Lalla se trouve soumise au changement physique psychologique, et passionnel, et cela tout au long du texte; le travail du lecteur consiste alors à découvrir ces évolutions au fur et à mesure de l'avancement de sa lecture, en s'appuyant sur les instructions données par le texte:

7.1.1. Sur le plan physique:

À l'incipit (page 76), Lalla est décrite comme: "petite fille" et "enfant": ces deux indications sont suffisantes pour que le lecteur comprenne que ce personnage est une enfant.

Lalla-enfant connaît un changement, et évolue physiquement et cela respectivement, au chapitre sept:

‘…il pose ses mains sur les tempes de Lalla, c'est-à-dire qu'il les tend de chaque côté de la tête de la jeune fille…p132 ’ ‘…l'odeur de chèvre et de mouton du Hartani se mêle à l'odeur de la jeune fille…p140 ’

L'information nouvelle dont dispose le lecteur est "jeune fille" qui confirme ce changement: en effet il est évident que "jeune fille" est plus âgée qu'une "enfant" ou une "petite fille".

D'autres indices viennent renforcer le lecteur dans l'idée que Lalla est un personnage qui évolue physiologiquement; ainsi dans l'exemple qui suit, tiré du chapitre dix, Lalla veut courir nue comme les enfants sous la pluie, mais son âge ne lui permet plus de le faire:

‘Il y a des enfants qui courent dans la nuit. Ils ont enlevé tous leurs habits et ils courent tout nus sous la pluie…Lalla voudrait bien faire comme eux, mais elle est trop vieille maintenant…p161 ’

Même remarque dans l'exemple qui suit, où le lecteur apprend que Lalla est devenue encore plus âgée qu'avant, ce qu'elle regrette:

‘Elle regrette un peu, parfois, le temps où elle était vraiment petite, quand elle venait juste d'arriver à la Cité…p190 ’

Au chapitre huit de la deuxième partie le lecteur passe de "jeune fille" à une nouvelle instruction concernant l'évolution physique de Lalla, avec "jeune femme", et cela

‘Il regarde Lalla Hawa, et comme si, par instants, il apercevait une autre figure, affleurant le visage de la jeune femme…p350 ’